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Lancé en 1964, Star Trek représente l'aboutissement d'un rêve pour Gene Roddenberry, un ancien pilote de ligne devenu scénariste qui a imaginé le futur du 23ème siècle où prospèrent la Fédération des planètes unies et la patrouille cosmique de Starfleet. A bord du vaisseau Enterprise, le capitaine Kirk (William Shatner), le vulcain Spock (Leonard Nimoy), le docteur McCoy (Deforest Kelley) et l'équipage s'aventurent dans une galaxie remplie de mondes étranges et rencontrent de la vie extra-terrestre. La série originale débute en 1966 sur NBC et s'arrête en 1969 au terme de 79 épisodes malgré le soutien actif des fans. Un premier retour se fait en 1973 par la case animation avec 22 épisodes mais Roddenberry vise plus haut et ambitionne de porter sa création sur le grand écran. |
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MISE SUR ORBITE | ||
En 1975, Gene Roddenberry signe le script de The God Thing qui pose les jalons du film de 1979 où l'Enterprise intercepte une entité divine s'avérant être une machine venue d'une autre dimension. Le projet suivant baptisé Planet of the Titans voit l'Enterprise se retrouver dans un conflit pour la technologie supérieure d'une ancienne civilisation avant d'être expédié vers l'ère préhistorique par le biais d'un trou noir.
Paramount donne son feu vert. Les artistes Ken Adam (James Bond) et Ralph McQuarrie (Star Wars) sont engagés pour redéfinir le profil du navire spatial tandis que Philip Kaufman, co-créateur d'Indiana Jones et auteur de L'Etoffe des héros, est pressenti pour la réalisation. Toutefois, les dirigeants prévoient d'ouvrir un nouveau réseau de télévision et Star Trek: Phase II en deviendrait la série phare pour laquelle 13 épisodes sont écrits. L'équipe d'origine est prévue pour revenir mais sans la présence de Leonard Nimoy remplacé par David Gautreaux dans le rôle du vulcain Xon. Persis Khambatta est choisie pour jouer le lieutenant deltan Ilia alors que l'acteur pour le personnage du premier officier William Decker est encore inconnu. |
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Finalement, le triomphe commercial de Star Wars en 1977 motive la Paramount à annuler la série pour produire un long métrage dont le budget atteindra les 44 millions de dollars (4 fois plus que celui du film de George Lucas). Développé par Alan Dean Foster, Harold Livingston et Gene Roddenberry, le scénario puise son inspiration dans In Thy Image, le pilote de Star Trek: Phase II et Le Korrigan, un épisode de la série originale. Pour diriger l'adaptation cinématographique, le studio recrute le prestigieux cinéaste Robert Wise dont l'expérience se reflète dans une filmographie éclectique comportant Le Jour où la Terre s'arrêta, West Side Story, La Maison du diable ou La Canonnière du Yang-Tsé avec Steve McQueen. Pour cet événement exceptionnel, la distribution originale revient au complet. Ainsi William Shatner/Kirk, Leonard Nimoy/Spock, Deforest Kelley/McCoy, George Takei/Sulu, Nichelle Nichols/Uhura, James Doohan/Scotty et Walter Koenig/Chekov sont rejoints par Persis Khambatta/Ilia et Stephen Collins/Will Decker. |
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D'autres personnes de talent contribuent également à relever le niveau artistique de l'œuvre. Le compositeur Jerry Goldsmith connu pour les bandes sonores de La Planète des singes, La Malédiction, Alien ou Rambo réactualise le célèbre thème d'Alexander Courage pour une version symphonique qui servira de générique à la série Star Trek: The Next Generation. Le musicien réitérera l'exploit pour 4 autres séquelles de la saga. Quant à l'aspect visuel, les producteurs ne sont pas convaincus par les trucages de Robert Abel et font appel aux experts Douglas Trumbull (Rencontres du 3ème type, Blade Runner) et John Dykstra (Star Wars) pour superviser les plans à effets spéciaux impliquant les maquettes (dont celle de l'Enterprise mesurant 3 mètres de longueur) et les décors auxquels s'ajoutent les matte painting de Richard Yuricich. Dans les coulisses, les dessins conceptuels de l'Enterprise et de V'Ger sont imaginés par les illustrateurs Andrew Probert, Syd Mead et Robert McCall qui a œuvré pour la NASA en plus d'avoir peint les affiches de 2001 : L'Odyssée de l'espace. L'environnement intérieur de l'Enterprise est construit dans les studios Paramount tandis que les scènes sur Vulcain sont filmées sur le site de Minerva Terrace dans le parc national de Yellowstone (Wyoming). Le tournage se déroule du 7 août 1978 au 26 janvier 1979 soit une durée de 125 jours. |
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Star Trek: The Motion Picture sort le 7 décembre 1979 dans les salles aux USA et obtient un beau succès public au contraire des spectateurs français qui boudent ce spectacle futuriste en raison de sa méconnaissance de la série originale qui n'a pas encore été diffusée à la télévision. En outre, certains critiques décrient le film pour sa lenteur et son manque d'action. Nominé aux Oscars pour la direction artistique, les effets visuels et la musique, le long métrage ne remporte qu'une seule récompense aux Saturn Awards pour ses effets spéciaux. |
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LE FILM | ||
L'histoire débute alors que des croiseurs klingons interceptent la trajectoire d'un immense nuage mais ils sont rapidement désintégrés par celui-ci. Inquiet de cette menace se dirigeant vers la Terre, Starfleet décide d'envoyer l'Enterprise pour tenter de prendre contact. Promu amiral, Jim Kirk reprend le commandement du vaisseau au détriment du capitaine Decker pour mener la mission. Après avoir réussi à communiquer, l'astronef traverse le champ de forces puis l'équipage découvre que l'entité se fait appeler V'Ger, une intelligence supérieure à la recherche son créateur. |
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L'année 1979 marque l'arrivée d'une vision différente de la science-fiction dans le paysage cinématographique. Son objectif étant de se détourner du traditionnel space opera qui privilégie l'action et le spectaculaire dans une période où la formule de Star Wars est plagiée à foison. Ainsi le premier Alien de Ridley Scott confronte le groupe d'ouvriers à une menace pas vraiment identifiable mais clairement hostile dans une atmosphère qui tend vers l'horrifique avec parfois une approche intimiste. Devant la caméra de Robert Wise, les explorateurs (devenus icôniques grâce aux Trekkies) se retrouvent dans le même cas à la différence que ceux-ci cherchent à percer un mystère alors qu'ils sont prisonniers d'un cerveau cosmique en quête de réponses.
A l'inverse des suites, ce premier volet prend le parti plutôt audacieux d'adopter une réalisation au rythme contemplatif. Au fil de la traversée, le voyage devient fascinant et amène progressivement vers une réflexion métaphysique sur l'éveil d'une intelligence artificielle et le sens de l'existence. |
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Grâce à une démarche esthétique de qualité, certaines séquences s'avèrent visuellement remarquables notamment l'exploration intérieure de V'Ger pas si éloignée du chapitre final de 2001. Dans ce sens, la mise en scène de Robert Wise porte en triomphe le caractère artisanal des effets spéciaux. Alternant entre mélancolie et étrangeté, les compositions musicales viennent également renforcer l'immersion dans un complexe aussi énigmatique que cyclopéen.
Quant à la distribution, le trio Kirk/Spock/McCoy domine naturellement sans toutefois faire trop d'ombre aux personnages d'Ilia et de Decker qui tiennent un rôle important dans le récit. Le seul reproche concerne les costumes plutôt désuets qui seront heureusement remplacés par de véritables uniformes pour les films suivants. |
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En définitif, cet opus fondateur reste certainement le plus fidèle à l'esprit de la série originale fondé sur l'évolution de l'humanité et sa découverte de l'inconnu. Une épopée interstellaire qui n'en finit pas de repousser les frontières de l'infini à travers les différents médias (cinéma, télévision, littérature, comic-books, jeux vidéo), stimulant davantage l'imaginaire des générations passionnées de science-fiction. |
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LES VERSIONS | ||
En 1979, le montage cinéma projeté dans les salles affichait une durée de 2h12. Pour la diffusion télévisuelle sur ABC en 1983, quelques scènes inédites sont intégrées pour une durée qui atteint les 2h23. Cette version allongée est éditée la même année en VHS puis en Laserdisc sous l'appellation Special Longer Version. En 2001, Paramount décide de produire The Director's Edition supervisée par Robert Wise qui n'était pas satisfait des coupes opérées à l'époque. Dans cette mouture de 2h16, la plupart des scènes coupées sont retouchées et de nouveaux effets spéciaux numériques sont insérés notamment des plans de l'arrivée à San Francisco, du rituel sur Vulcain et du profil de V'Ger. Ces variations n'apportent rien de concret au récit et les ajouts principalement esthétiques s'avèrent plutôt anecdotiques, cette démarche n'étant pas sans rappeler le syndrome "lucasien" de l'Edition spéciale. Depuis avril 2022, la chaîne Paramount+ diffuse The Director's Edition dans une version restaurée en 4K qui comporte également de nombreux effets visuels améliorés. Le support Blu-ray 4K est annoncé pour septembre 2022. |
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Une séquence semble avoir été perdue mais il subsiste des photographies, des artworks et un storyboard : celle du mur des souvenirs de V'Ger où Kirk et Spock sortent en combinaison spatial. Kirk poursuit Spock mais il est agressé par un mécanisme de défense ayant la forme d'un essaim de cristaux. Kirk est délivré par Spock puis ils pénètrent ensemble dans une salle renfermant les circuits mémoriels de V'Ger où Spock fusionne avec l'entité. Cette scène alternative n'était pas convaincante d'un point de vue visuel et elle a été remplacée par le voyage virtuel de Spock dans la conscience de V'Ger. |
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Fabien Rousseau |
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