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NICKY LARSON
Une chronique de Christophe Colpaert
Nicky Larson (Ryo Saeba) propose ses services de détective privé et de garde du corps dans la ville de Tokyo. Il se charge de résoudre les affaires avec sa partenaire Laura Marconi (Kaori Makimura) et surtout quand elles concernent de jolies clientes. Le duo est parfois aidé dans ses investigations par l'officier de police Hélène Lamberti (Saeko Nogami) ou Falcon "Mammouth" (Umibôzu), un ancien mercenaire.
Nicky Larson (City Hunter) est un manga de Tsukasa Hojo publié par l'éditeur Shueisha en 1985 avant de devenir une série d'animation japonaise produite par les studios Sunrise en 1987 dont le répertoire contient également les dessins animés Dan et Danny (1985), Les Samouraïs de l'éternel (1988-1989) ou Cowboy Bebop (1998). La réalisation est confiée à Kenji Kodama connu pour avoir conçu la seconde saison de Signé Cat's Eyes mais aussi pour être le réalisateur de Détective Conan, une série d'animation datant de 1996.
En France, la série a été diffusée à partir du 21 novembre 1990 dans l'émission Club Dorothée sur TF1. Afin d'adapter la série à un jeune public, la version française propose des dialogues plutôt édulcorés par rapport à la version originale. Ainsi, Nicky Larson n'invite pas les jeunes filles qu'il croise dans des love hôtels, mais dans des "restaurants végétariens", les méchants, souvent affublés de prénoms désuets ou de surnoms ridicules (Monsieur Gérard, Maurice, Adieu Mon p'tit Momo, Gros Lulu, etc.), ne cherchent pas à le tuer mais à lui "faire bobo", et n'utilisent pas des balles mais des "boulettes".
Cette adaptation des voix et du vocabulaire donne une tonalité humoristique particulière à la série : les voix des méchants et leur intonation stéréotypée mettent l'accent sur leur bêtise flagrante et la peur qu'ils ont de Nicky Larson, sans parler du fait qu'ils avouent souvent eux-mêmes être "très méchants" au cours de banales conversations. L'effet comique engendré a largement contribué à la réussite du manga en France. De même, les scènes violentes ou de nudité ont été censurées, la version française ayant été considérée comme destiné prioritairement à un jeune public. Malgré cela, la libido débordante du héros apparaît bien comme dans le manga à l'inverse du film avec Jackie Chan où cette facette est totalement absente.
La direction artistique est confiée à Maurice Sarfati qui nous a quittés le 13 novembre 2013. Il est aussi le doubleur d'une bonne partie des antagonistes de la série. La voix française de Nicky Larson est assurée par Vincent Ropion connu de nos jours pour être celle du comédien Neil Patrick Harris mais pour ceux de ma génération, il sera fortement présent dans les doublages de nombreux dessins animés japonais tels que Le collège fou, fou, fou ou Ranma 1/2. Malgré les grosses différences dues à la censure française, Nicky Larson rejoindra Les Chevaliers du Zodiaque, Dragon Ball ou Ken le Survivant dans les animes cultes révélés par le Club Dorothée.
En 2005, Angel Heart repose sur l'univers de Nicky Larson tout en développant une histoire alternative parallèle. Il ne faut donc pas voir dans Angel Heart, une véritable suite à Nicky Larson. Angel Heart permet aux fans de renouer avec l'atmosphère sombre des premiers volumes de Nicky Larson. Le ton de l'animé Angel Heart est nettement moins enjoué que ce qu'a pu laissé Nicky Larson dans l'esprit de ses fans quinze ans auparavant. En France, Angel Heart était diffusé à partir du 2 octobre 2010 sur la chaîne câblée Mangas.
En 1993, le réalisateur Wong Jing sous l'égide de la Golden Harvest s'essaye à une première adaptation "live" du manga qui voit l'iconique Jackie Chan endosser le rôle principal. Il faudra attendre septembre 1999 pour le découvrir en France dans l'édition HK Vidéo. Une autre version moins officielle voit le jour en 1996 grâce au producteur Alexander Chan : Mr. Mumble de Jun-Man Yuen où Michael Chow interprète le héros. En 2011, une série dramatique est produite en Corée du sud par la chaîne de télévision SBS avec 20 épisodes de 60 minutes disponibles uniquement dans le format DVD en France.
Les enquêtes du détective se poursuivent en 2019 dans Nicky Larson et le Parfum de Cupidon où Philippe Lacheau opte pour une comédie orientée Club Dorothée. En 2024, Sato Yuichi dirige un Nicky Larson joué par Ryohei Suzuki qui se retrouve dans le catalogue de la plateforme Netflix. Du côté de l'animation, les studios Sunrise produisent les films de Kenji Kodama : Nicky Larson Private Eyes (2019) et Nicky Larson - City Hunter : Angel Dust (2023), co-réalisé avec Kazuyoshi Takeuchi. Deux histoires qui intègrent des références à l'univers de Tsukasa Hojo notamment la présence des ravissantes sœurs Chamade/Kisugi de Cat's Eye.
Personnellement, j'ai une affection particulière pour le personnage de Nicky Larson qui est un Don Juan d'opérette, véritable obsédé ne pouvant s'empêcher de draguer les filles en sachant qu'il risque de se faire démolir le portrait à coups de maillet. Mais Larson est aussi une fine gâchette avec son énorme flingue (un Colt Python noir de calibre 357 avec une crosse en bois) digne de Charles Bronson ou de l'Inspecteur Harry dans de grosses scènes d'action rappelant les gunfights inspirés par John Woo. C'est un plaisir incroyable que de redécouvrir cette animé en version intégrale grâce au coffret DVD sorti chez l'éditeur Beez.
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