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EDITO : FAUT-IL REHABILITER LA MENACE FANTOME ? |
Lorsque le premier teaser de La Menace fantôme est présenté en novembre 1998, la communauté des "warsies" semble être aux anges. La saga Star Wars fait enfin son grand retour dans les salles de cinéma après seize ans d'absence. Une période qui a vu l'univers étendu proliférer à travers une pléiade de romans, comics et jeux vidéo qui forment une continuité désormais appelée Légendes depuis le rachat de Disney. |
L'Episode 1 sort le 19 mai 1999 aux Etats-Unis en rappel à la date du 4 mai 1977 gravée dans le marbre mais le public français doit attendre octobre soit cinq mois pour qu'il arrive sur les écrans, délai impensable de nos jours. Le soufflet retombe très vite après le visionnage car l'euphorie de retrouver une galaxie familière laisse bientôt place à la déception. Le film divise clairement parmi les spectateurs, les fans et les critiques : choix artistiques maladroits, scénario indigent, personnages creux. Pour l'anecdote amusante, la sympathique comédie Fanboys (2009) suivait les pérégrinations d'un groupe d'amis qui tentaient de voir l'Episode 1 avant tout le monde et la réplique finale avait d'ailleurs comme une pointe de sarcasme.
Aujourd'hui, le recul est nécessaire pour remettre en perspective les points positifs et négatifs de cet opus qui inaugure la prélogie racontant le passé mouvementé d'Anakin Skywalker, futur Dark Vador. |
Au premier abord, les défauts peuvent paraître légions. L'interprétation n'est pas d'une qualité exceptionnelle : Liam Neeson et Ewan McGregor font ce qu'ils peuvent pour sauver les meubles, Natalie Portman est effacée derrière ses maquillages et sa garde-robe, le jeune Jake Lloyd irrite à chacune de ses apparitions sans oublier l'atroce Jar Jar Binks, protoype du comic relief devenu super balourd. Le spectateur a donc bien du mal à s'attacher aux personnages. L'histoire ne vient pas aider non plus en reprenant la base narrative de l'Episode 4 pour y ajouter des variantes et un code génétique ridicule nommé midi-chloriens qui brise l'aura magique entourant les Jedi ou l'art de casser un mythe. La bataille finale en orbite de Naboo représente aussi l'exemple typique du ratage tout comme l'antagoniste Dark Maul, sous-exploité et bien vite évacué même si il revient plus tard par Dieu sait quel miracle. Quant à l'esthétique général, les fonds verts sur Coruscant s'avèrent parmi les plus voyants tandis que le célèbre maître Yoda a les traits d'une marionnette particulièrement affreuse et semblant plus âgée que son modèle. Une énorme bourde certes réparée par un avatar numérique sur l'édition Blu-ray et un choix facile que certains regrettent sachant qu'une marionnette plus ressemblante était envisageable. L'éternel débat sur l'artisanal et le digital. |
Fort heureusement, le long métrage n'est pas totalement à jeter aux oubliettes et affiche des qualités qui peuvent peser dans la balance. Le script de George Lucas n'est certes pas très subtile pour vraiment accrocher l'auditoire mais pose déjà quelques enjeux concernant Anakin et l'insidieux Palpatine qui se développeront dans les volets suivants. L'aspect visuel joue également un rôle important grâce une direction artistique qui propose un nouvel environnement et paradoxalement plus moderne que dans la trilogie classique. Dans ce sens, le parcours des héros permet d'explorer les mondes de Naboo et Coruscant où évoluent des vaisseaux inédits notamment le chasseur N-1 de couleur jaune. Certaines séquences se démarquent comme l'exploration des fonds-marins de Naboo incluant la cité Otoh Gunga et l'attaque du poisson géant. Autre passage mémorable ayant été transposé en jeu vidéo, la course des podracers qui bénéficie d'un rythme palpitant en dépit d'une issue ne laissant aucun doute. L'affrontement au sabre-laser entre Qui-Gon, Obi-Wan et Maul reste aussi la moins ennuyeuse des trois scènes montées en parallèle dans le dernier acte. Le meilleur est toutefois gardé pour la fin car la verve créatrice de John Williams constitue l'élément majeur qui relève le niveau grâce à une composition musicale inoubliable où figurent les thèmes d'Anakin, Duel of the Fates et tant d'autres qui revêtent ce caractère épique ou mélancolique selon les circonstances. |
Alors que La Menace fantôme fête ses 25 ans, la question de sa réhabilitation peut être posée car si la balance n'est pas vraiment équilibrée, est-il pour autant l'un des plus mauvais épisodes de la saga ? Au regard de la trilogie la plus récente, beaucoup d'arguments auraient tendance à plaider en sa faveur. |
Fabien Rousseau |
GALERIE ANNIVERSAIRE |
Crédits : Drew Struzan (affiche+fresque), Matt Ferguson, Paul Shipper, Hugh Fleming (2 couvertures), John Alvin (Celebration) |