TRAINING
DAY (2000) d’Antoine Fuqua avec Denzel Washington,
Ethan Hawke. |
Jake
Hoyt, un jeune bleu naïf et idéaliste de
la police de Los Angeles veut rejoindre la brigade des
stupéfiants. Il sollicite une mise à l’épreuve
de 24h auprès du sergent chef Alonzo Harris, vétéran
de la lutte antidrogue opérant dans les quartiers
chauds. Dés leur première rencontre, Harris
montre un visage arrogant. Au cours d’une périlleuse
tournée dans les bas-fonds, la pression monte
entre lui et la jeune recrue. |
Issu
du clip et de la publicité, Antoine Fuqua avait
précédemment réalisé Un tueur
pour cible (avec Chow Yun Fat), un polar nerveux qui
s’inscrivait dans la tradition des films de John
Woo. Il livre cette fois-ci, un policier de bonne facture
fondé sur le principe du tandem aux tempéraments
opposés qui à première vue, se présente
comme une énième déclinaison du
duo Gibson-Glover. L’humour en moins, le cynisme
en plus. |
Training
Day (mise à l’épreuve) bénéficie
d’un rythme haletant appuyé par un scénario
bien ficelé (mis à part quelques faiblesses
en fin de parcours) et une interprétation sans
bavure. L’atmosphère y est parfois pesante
tant les relations entre les deux protagonistes sont
tendues notamment grâce à un suspense qui
va crescendo. |
A
travers cette confrontation psychologique, ce sont deux
idéologies qui s’affrontent. Dans le blouson
de cuir du flic sans scrupules, l’impérial
Denzel Washington à contre-emploi, incarne ici
avec maestria l’immoralité policière
dans toute sa splendeur. Un personnage ambigu et manipulateur
qui se révèlera être un caïd
des banlieues dont les excès avec les dealers
et les indics sont sans limites. Face à ce loup
des bas-fonds, Ethan Hawke (découvert dans « Le
cercle des poètes disparus » et remarquable
dans Bienvenue à Gattaca) tient le rôle
de l’agneau qui saura se rebeller au moment opportun.
Le jeune flic candide et inexpérimenté,
exemple d’intégrité, se faisant une
idée noble de son métier (servir et protéger)
est initié d’une manière plutôt
rude aux lois de la rue. En indic de première
catégorie, on remarque également la présence
d’un très convaincant Scott Glenn qui se
fait de plus en plus rare sur les écrans. |
L’histoire
se déroule sur une seule journée au cours
de laquelle les évènements s’enchaînent
: prise de drogue sous la contrainte, dettes d’argent,
trahisons et meurtre. En fait, on devine comment ça
va se terminer quand le soleil se couchera (un duel final
comme dans les westerns ?) mais le dénouement
peut surprendre parce qu’il détourne légèrement
les conventions sans toutefois tomber dans l’originalité.
De plus, les scènes d’action sont suffisamment
tempérées pour éviter l’overdose
de fusillades à grand renfort d’effets de
style. Si le récit évoque la corruption
dans le milieu policier, la misère sociale des
ghettos et l’univers de la drogue, le réalisateur
ne s’y attarde pas et ne donne pas un point de
vue palpable à l’écran, il y insère
même quelques clichés comme la violence
des gangs dans les quartiers. |
Grâce à une
intrigue rondement menée, Antoine Fuqua se révèle
un bon réalisateur de films d’action. Cependant,
il lui reste à acquérir une certaine audace
dans le propos. Seule sa prochaine mise en scène pourra
le confirmer. |
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