ANIMAL
FACTORY (2000) de
Steve Buscemi avec Willem Dafoe, Edward Furlong, Seymour
Cassel, Mickey Rourke, John Heard. |
Ron
Decker, jeune homme d’une famille aisée est
incarcéré dans la prison de Saint Quentin pour
avoir vendu de la marijuana. A l’intérieur de
l’enceinte, il ne tarde pas à découvrir
un environnement hostile. Earl Copen, détenu respecté de
tous, même des gardiens, décide de le prendre
sous son aile et devient son protecteur. Une relation faite
de respect mutuel s’instaure bientôt entre les
deux prisonniers. |
Edward
Bunker, ancien détenu devenu écrivain, scénariste
et acteur, avait déjà inspiré à Ulu
Grosbard, son Récidiviste (1978) avec Dustin Hoffman.
A son tour, Steve Buscemi, acteur fétiche des frères
Coen et auteur de Happy Hour, une œuvre mélancolique,
a décidé de porter à l’écran
son roman autobiographique baptisé Animal Factory
(la fabrique aux animaux). |
Il
y dépeint un tableau très réaliste de
l’univers carcéral à la manière
d’un documentaire avec en fond une solide histoire
d’amitié. Dans cet environnement, une relation
presque intime s’instaure entre un jeune rebelle et
son protecteur, tous deux luttant contre la fatalité de
leur condition. Evidemment, on retrouve les éléments
essentiels au genre : les conflits entre bandes rivales,
l’humiliation et la convoitise sexuelle exercées
dans le milieu pénitentiaire. Toutefois, le réalisateur
se préserve de certains clichés (le maton sadique
n’a pas sa place) et de verser dans les scènes
larmoyantes sans pour autant tomber dans la violence gratuite.
Le récit est servi par une distribution judicieusement
sélectionnée : l’excellent Willem Dafoe
dans un rôle ambigu qui alterne sensibilité et
fermeté, Edward Furlong (John Connor dans Terminator
2) qui promène toujours très sobrement son
physique d’adolescent tourmenté, Mickey Rourke
dans un étonnant contre emploi et méconnaissable
en détenu travesti et plus loin au générique,
Tom Arnold (le complice de Schwarzy dans True Lies) impeccable
en vicieux débordant de lâcheté. L’acteur
cinéaste (il fait une apparition en tant que membre de
la commission) apporte une vision inédite et personnelle
du monde de la prison. |
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