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SPIDER-MAN : LE PROJET CANNON |
MARVEL : DEUX DECENNIES ENTRE ECHECS ET DECEPTIONS |
Icône de Marvel Comics depuis 1962, le super-héros arachnéen ne bénéficie toutefois pas des meilleurs égards pour être adapté en prises de vue réelles. Ses exploits débutent dans le format télévisuel avec les séries The Amazing Spider-Man (1977-1979) où il est joué par Nicholas Hammond et Supaidaman (1978-1979), une production Toei en mode tokusatsu. Deux versions qui ne font pas honneur au matériau d'origine et montrent même une certaine tendance à le ridiculiser. Durant cette période, Marvel tente de rentabiliser son catalogue mais doit se contenter d'adaptations kitschs à petit budget et aux intrigues peu élaborées. Néanmoins, la série L'Incroyable Hulk (1977-1982) mettant en vedette Bill Bixby et Lou Ferrigno sort son épingle du jeu et parvient à gagner la sympathie du spectateur. A l'inverse, la fidélité et la subtilité ne sont pas vraiment de la partie dans le pilote de la série Doctor Strange (1978) avec Peter Hooten et dans les deux téléfilms où Reb Brown joue Captain America (1979). |
Sur le grand écran, l'arrivée du premier personnage Marvel provient d'une initiative plutôt étrange de Lucasfilm qui choisit de transposer Howard le canard (1986), une maladresse qui leur coûtera d'ailleurs très chère. Du côté des durs à cuire, le Punisher (1989) incarné par Dolph Lundgren livre un compromis plus satisfaisant que le Nick Fury (1998) campé par David Hasselhoff. Le duo Bixby-Ferrigno revient à la fin des années 80 dans les téléfilms de réunion qui s'avèrent des rendez-vous manqués et opportunistes avec Thor puis Daredevil. Captain America (1990) reprend également du service sous les traits de Matt Salinger tandis que Roger Corman produit un long métrage Fantastic 4 (1994) qui sera tourné mais jamais diffusé. La compagnie Full Moon s'engouffre dans le genre mystique où Jeffrey Combs endosse la cape du Doctor Mordrid (1992), adaptation non officielle de Doctor Strange. Une sympathique pellicule bis dont le principal fait d'armes est d'avoir bénéficié de la collaboration du prestigieux Jack Kirby*.
Durant cette décennie, plusieurs projets voient le jour comme She-Hulk avec Brigitte Nielsen ou Daredevil & Black Widow avec Angela Bowie et Ben Carruthers mais ne dépassent pas l'étape des photos promotionnelles. Une traversée laborieuse du désert pour la Maison des Idées qui s'achèvera avec la sortie de Blade en 1998 ouvrant une ère durable de prospérité et de respectabilité pour les films labellisés Marvel. |
* co-créateur de Captain America, Hulk, Thor, des 4 Fantastiques, des Vengeurs et des X-Men. |
L'ARAIGNEE : UN ETRE BIEN SINGULIER |
En 1985, le producteur Roger Corman voit son option expirée pour la licence Spider-Man et Marvel Comics passe un accord avec la société Cannon Films dirigée par Menahem Golan et Yoram Globus. Ceux-ci achètent les droits d'exploitation valables cinq ans pour un montant de 225000 dollars plus un pourcentage sur les revenus du futur film. Auteur de Massacre à la tronçonneuse, Tobe Hooper est choisi afin de réaliser le long métrage dont la sortie est annoncée pour Noël 1986. L'écriture du scénario est confiée à Leslie Stevens, le créateur des séries Au-delà du réel et Buck Rogers. |
Dans le premier jet, le scientifique dément Zork irradie volontairement le photographe Peter Parker qui se transforme en tarantule humaine à huit bras et ayant une tendance suicidaire. Zork souhaite que Peter mène la race des hybrides mais il se retourne contre le savant en luttant contre la meute de mutants cachée dans un laboratoire souterrain et qui menace l'extérieur. L'histoire veut aborder le drame humain mais opte pour une approche horrifique qui lorgne clairement vers des classiques tels que L'Ile du docteur Moreau de H.G. Wells, The Wolf Man ou La Mouche dont le brillant remake signé David Cronenberg sortira en 1986. |
Mécontent du traitement fantaisiste réservé à son personnage, Stan Lee demande que l'histoire soit totalement repensée. Ted Newsom et John Brancato proposent une relecture plus conforme aux origines où l'universitaire Peter Parker reconnaît le savant Otto Octavius en tant que professeur et mentor. Un accident se produit dans son laboratoire où les deux protagonistes sont soumis à des émissions radioactives. Le premier devient Spider-Man tandis que l'autre prend le nom d'Octopus. Atteint par la folie, il construit une machine générant un champ de force qui provoque des catastrophes dans la ville de New York. Certaines idées ont été reprises pour le second Spider-Man de Sam Raimi. A ce stade, Joseph Zito (Portés disparus) remplace Tobe Hooper derrière la caméra et engage Barney Cohen (la série Sabrina, l'apprentie sorcière) pour la réécriture tandis que Golan sous le pseudonyme de Joseph Goldman peaufine lui aussi le script. Le budget est alors estimé entre 15 et 20 millions de dollars. |
Concernant la distribution, le cascadeur Scott Leva qui avait posé pour les photos promotionnelles est confirmé pour incarner Peter Parker/Spider-Man. D'autres noms plus connus circulent comme Bob Hoskins pour le docteur Octopus, Lauren Bacall ou Katharine Hepburn pour Tante May, Peter Cushing en scientifique bienveillant et même Stan Lee qui jouerait l'irascible J. Jonah Jameson, patron du Daily Bugle. Tom Cruise est un moment suggéré pour endosser le rôle principal. |
En 1987, la toile de l'Araignée est sur le point de s'effriter. La préproduction connaît un sérieux revers puisque la Cannon est lessivée par les bides retentissants de Superman IV et Les Maîtres de l'univers. Le budget étant réduit à 10 millions de dollars, Joseph Zito part en raison d'un différend artistique et laisse sa place à Albert Pyun (Cyborg) qui s'implique dans le scénario. La firme est contrainte de recruter les scénaristes Shepard Goldman, Don Michael Paul et Ethan Wiley dans le but d'opérer les réajustements nécessaires. Le projet a déjà coûté 1,5 million de dollars et les échecs commerciaux successifs obligent la Cannon à déposer le bilan en 1989. |
Toutefois, Menahem Golan ne quitte pas le milieu et fonde 21st Century Film Corporation qui finance l'adaptation fauchée de Captain America mise en scène par Albert Pyun en 1990. Le producteur parvient à prolonger son option sur les droits jusqu'en 1992 car il a toujours espoir de mettre en chantier un long métrage à gros budget basé sur le scénario original avec Doc Ock. Afin d'obtenir le soutien de Columbia Pictures, Golan décide de faire appel à Stephen Herek (Critters) pour diriger le film en plus de solliciter Frank LaLoggia et Neil Ruttenberg pour écrire de nouvelles ébauches qui sont soumises aux pontes du célèbre studio. Malheureusement, ce dernier s'intéressera davantage à la mouture du cinéaste James Cameron qui vient d'être couronné par le succès de Terminator 2. |
Fabien Rousseau |
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