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LE
PUNISHER |
Dossier
de Fabien Rousseau |
LES ORIGINES |
Issu
de l'imagination du scénariste Gerry
Conway et des artistes Ross Andru
et John Romita qui créa le design du costume, Le Punisher
est apparu pour la première fois dans The Amazing Spider-Man
#129 publié chez Marvel en février 1974. |
Frank Castle, né Castiglione a été marine dans l'armée américaine et a combattu au Vietnam durant cinq ans. Médaillé de nombreuses fois, il a poursuivi sa carrière dans l'armée en devenant instructeur dans les commandos. Il se maria et eut deux enfants prénommés Frank Jr. et Barbara. Alors qu'il pique-niquait avec sa famille dans Central Park, une fusillade éclata entre des gangs mafieux qui décidèrent d'éliminer les témoins gênants. Seul survivant du carnage, Castle vit périr sa famille sous ses yeux et fut laissé pour mort. Brisé et meurtri, Castle déserta le corps des Marines et disparut quelques mois sans laisser de trace. Il bascula dans les ténèbres et réapparut dans les rues de New York pour y livrer une impitoyable croisade punitive contre le crime et la pègre new-yorkaise. |
Sur
papier, Le Punisher fait irruption dans l'univers Marvel
en tant que personnage secondaire : un ennemi de Spider-Man qui
se fait appeler le Chacal recrute et manipule Castle pour qu'il élimine
le super-héros arachnéen. Après avoir dissipé ce
malentendu, Le Punisher reprendra son chemin de loup solitaire
et croisera à plusieurs
reprises l'Homme-araignée lors de ses aventures.
Plus tard, il sera même opposé à de célèbres
super-héros comme Captain America et surtout Daredevil,
le justicier aveugle qui désapprouve ses méthodes
expéditives. |
Ce
personnage arborant une tête de mort sur son torse en guise
d'emblème, fut d'abord considéré comme
le penchant négatif de l'Homme-araignée et se
veut l'équivalent dans le monde des comics de films
comme L'inspecteur Harry (1971) avec Clint Eastwood ou
Un justicier dans la ville (1974) avec Charles Bronson qui ont
rencontré un
beau succès dans les salles. Juge et bourreau, cet anti-héros
né des angoisses suscitées par la violence urbaine,
s'éloigne des critères conventionnels du
catalogue Marvel et chose rare, ne possède aucun super-pouvoir. |
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En
1989, Le Punisher connaîtra une première adaptation
au cinéma sous la houlette de Mark Goldblatt avec le monolithique
Dolph Lundgren qui incarnait un ancien policier devenant après
l'assassinat de sa famille par la mafia, une sorte de psychopathe
mystique bardé de cuir et circulant dans les égouts
sur une moto. Le Punisher affrontait la mafia puis passait un
accord avec leur chef afin de délivrer des enfants retenus
en otage par les yakuzas. Son ancien co-équipier était
incarné par
l'excellent Louis Gossett Jr. qui s'était
fourvoyé dans
cette bien piètre série B où seul le nom
du personnage central constituait l'unique lien avec son homologue
de papier. |
PUNISHER (2004) |
Réalisé par
Jonathan Hensleigh avec Thomas Jane, John Travolta, Will Patton. |
Frank
Castle, agent du FBI, décide de prendre sa retraite après
une ultime mission. Lors de cette dernière infiltration,
l'un des fils de Howard Saint, magnat de la pègre à Miami,
est abattu. Saint tient Castle pour responsable de la mort de
son fils et ordonne l'exécution de toute
sa famille. Mais Castle survit au massacre et jure se venger
en punissant les coupables. |
Pour
sa première réalisation, Jonathan Hensleigh, scénariste
de films d'action tels que Die Hard 3 : Une journée
en enfer ou Armageddon, s’est attelé à cette
nouvelle transposition après avoir essuyé un refus
pour Hulk. D'emblée,
le film semble traverser par le courant des années 80.
Ici, pas de profusions pyrotechniques, ni d'effets spéciaux
et pas non plus de surenchères d'effets de style
dans les séquences d’action, tout paraît curieusement
sobre. Au contraire du profil fort peu loquace de son héros,
le long métrage se montre plutôt bavard et donne
surtout l'impression que la violence du comic-book est passée
par un filtre édulcoration façon studio hollywoodien.
Même
l’affrontement avec le russe apparaît fade et sans
intérêt. Seul un duel à trois rappelle l'aspect
BD. |
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Ainsi,
le résultat obtenu est une simple histoire de vengeance
sans l'aura du personnage. Le Punisher est présenté comme
un alcoolique qui attend bien sagement dans son appartement que
les méchants gangsters viennent lui faire la peau tout
en élaborant
un plan pour que les responsables s'entretuent. De plus,
les emprunts ne manquent pas : le héros roule dans un
véhicule
style Interceptor et sa famille subit le même sort que
celle de Mad Max. Quelques scènes sympathiques en ressortent
parfois comme celles avec le trio des voisins paumés (dont
Rebecca Romijn Stamos, la Mystique de X-Men) ou l'apparition
au début du film de Roy Scheider, le héros des
Dents de la mer. |
Si
Thomas Jane se révèle plutôt
convaincant en se fondant dans le personnage, John Travolta quant à lui
manque de charisme et de crédibilité dans son rôle
de caïd dandy, en se montrant aussi cabotin que dans Broken
Arrow et Opération Espadon. Quant à Will Patton,
abonné aux seconds couteaux, il livre une fois de plus
une savoureuse composition de crapule. |
Cette
adaptation adopte un profil bas et ne fera pas date. Le suspense
y étant
minimal et le manque de nervosité dans la mise en scène
faisant cruellement défaut. Au point que le film parvient
même à faire
regretter la précédente version avec l'athlétique
suédois. |
PUNISHER : ZONE DE GUERRE (2008) |
Réalisé
par Lexi Alexander avec Ray Stevenson, Dominic West, Doug Hutchison. |
Ex-agent
du FBI, Frank Castle a vu ses proches massacrés par les
tueurs de la mafia et poursuit son implacable vengeance contre
la pègre. Sous le nom du Punisher, il s'attaque au caïd
Billy Russoti qui est atrocement défiguré suite à un
accident. Devenu Jigsaw, le gangster fomente bientôt
un plan pour prendre sa revanche. |
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Ancienne
championne d'arts martiaux et cascadeuse, la
réalisatrice
Lexi Alexander ne
fait pas dans la dentelle quand elle filme les séquences
d'action : la violence montre une tendance sanguinolente
(ça éclabousse
façon John Rambo) et le rythme se veut hargneux. Alors
quand le Punisher s'arrête de dégommer du mafieux
et se met à avoir des états d'âme, le spectateur
est beaucoup moins captivé. D'autant que Ray Stevenson
(la série Rome) se limite à son
masque de marbre et n'est pas aidé par le cabotinage
du duo de vilains campés par Dominic West et Doug Hutchison.
De ce fait, l'affrontement final entre Castle et Jigsaw est susceptible
de provoquer une certaine déception.
L'intrigue reste d'un niveau assez basique et sert une galerie
de personnages souvent stéréotypés. Toutefois,
l'ensemble marque une volonté d'afficher un ton
crépusculaire
(photographie à l'appui) qui tente de renouer
avec la noirceur du comic-book. |
Totalement
indépendante des autres versions,
cette troisième adaptation du vigilante marvellien
dévoile son principal
atout lorsque le pistolero dégaîne. En dépit
de quelques maladresses, le film se hisse légèrement
au-dessus des ratages avec Dolph Lundgren et Thomas
Jane. Un exploit qui n'était pas forcément difficile. |