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Dossier de Fabien Rousseau
LES ORIGINES
L'invincible Iron Man fait ses débuts dans Tales of Suspense #39 de mars 1963. Le scénario est écrit par Stan Lee et Larry Lieber tandis que les dessins sont signés Don Heck avec la contribution de Jack Kirby pour le design de la première armure. A partir de mai 1968, un magazine à son nom paraît puis en France, il rejoint les pages de la revue Strange #1 en janvier 1970.
Durant l'adolescence, Tony Stark révèle ses talents d'ingénieur puis il hérite de l'empire industriel de son père Howard Stark et devient un inventeur milliardaire en développant une nouvelle forme de transistor. Son activité consistant à vendre des armes de taille réduite au gouvernement des Etats-Unis. Lors d'un voyage d'affaires au Vietnam où il doit tester sa dernière invention, il marche sur une mine et un éclat d'obus se loge dans sa poitrine près du cœur. Il est alors fait prisonnier par Wong Chu, cruel chef de guerre communiste qui lui ordonne de fabriquer des armes mortelles avec la collaboration d'un physicien asiatique, le professeur Yinsen. Stark se sachant condamner avec l'éclat de la grenade qui se rapproche à chaque respiration, il parvient à obtenir l'aide de Yinsen pour concevoir une armure grise alimentée par des transistors et équipée de gadgets offensifs ainsi que d'une plaque thoracique avec une sorte de peacemaker qui empêche la progression du bout de métal vers son muscle cardiaque. Grâce au sacrifice de Yinsen, Stark réussit à revêtir l'armure afin de s'échapper et détruire l'arsenal de Wong Chu. Il regagne ensuite les Etats-Unis dans un hélicoptère piloté par James Rhodes qui deviendra son meilleur ami.
Dès son retour à New York, il met au point une armure dorée avec laquelle il combat le crime et notamment des espions industriels désireux de lui dérober ses secrets. L'aspect "boîte de conserve" disparaît bientôt au profit de la classique rouge et jaune ultra-sophistiquée (cf. Tales of Suspense #48 de décembre 1963) plus souple et plus légère. Souhaitant garder l'anonymat, Stark fait passer Iron Man pour son garde du corps qui devient l'un des membres fondateurs des célèbres Vengeurs (apparus en septembre 1963) au même titre que Thor, L'Homme-fourmi, La Guêpe et Hulk dont le quartier général est installé dans un immeuble à Manhattan fourni par Stark et baptisé Le Manoir. Il joue également un rôle important dans la création de l'agence d'espionnage S.H.I.E.L.D dirigée par Nick Fury. L'industriel ne cesse de développer des modèles plus perfectionnés : bottes à turbine, décharges thermiques, rayons répulseurs, générateur de champs magnétiques et ceinture équipée de nombreux gadgets de survie. L'armure principalement alimentée par le soleil lui permet de soulever jusque 70 tonnes ou de voler à Mach 1,2. Il parviendra même à la rendre transportable dans une valise.
Même si il a affronté d'implacables ennemis comme L'Homme de Titanium ou Dynamo Pourpre, son adversaire récurrent reste Gene Kahn alias Le Mandarin, super-vilain d'origine chinoise expert en sciences, en mysticisme oriental et en arts martiaux qui tirent ses pouvoirs des dix bagues qu'il porte et obéissant à sa volonté. Ayant subi une transplantation cardiaque, Tony Stark connaît par la suite une intense période d'alcoolisme au cours de laquelle son ami Jim Rhodes le remplace pendant un temps au poste d' "Homme de fer". Plus tard, Rhodes intégrera une armure chromée et se fera appeler War Machine pour combattre aux côtés d'Iron Man.
Sur le petit écran, Iron Man vit ses premières aventures en 1966 dans 13 épisodes du cartoon The Marvel Superheroes réalisé par Ralph Bakshi qui avait signé la version animée du Seigneur des Anneaux en 1978. Le super-héros revient dans une série animée plus dynamique de 26 épisodes répartis sur 2 saisons (1994-1996) qui fait partie de l'émission The Marvel Action Hour. En 2007, un long métrage animé a été produit par les studios Marvel et directement distribué dans le circuit vidéo.
IRON MAN (2008)
Réalisé par Jon Favreau avec Robert Downey Jr., Jeff Bridges, Gwyneth Paltrow, Terrence Howard.
De nos jours en Afghanistan, le marchand d'armes Tony Stark est kidnappé après une embuscade. Gravement atteint à la poitrine, il est retenu prisonnier en compagnie du scientifique Yinsen et parvient à s'échapper de manière spectaculaire grâce à son génie inventif. De retour aux Etats-Unis, Stark décide d'arrêter le commerce des armes et de se consacrer à d'autres technologies. Mais ce revirement soudain n'est pas du goût de son partenaire, Obadiah Stane.
Depuis quatre ans, le projet d'adaptation avait été lancé par Nick Cassavetes tandis que des acteurs comme Nicolas Cage ou Tom Cruise avaient été pressentis pour endosser l'armure high-tech du justicier. Après maintes discussions, la mise en scène fut confiée à Jon Favreau, acteur (associé de Ben Affleck dans Daredevil) et réalisateur peu expérimenté (Zathura) de même que le rôle principal dévolu à Robert Downey Jr. qui se faisait rare malgré sa mémorable prestation dans la biographie de Chaplin.
L'année 2007 ne s'est pas révélée un grand cru pour les productions estampillées Marvel mais Iron Man vient rehausser le niveau car le film s'affiche comme une belle réussite. Jon Favreau applique la recette du divertissement haut de gamme et pas forcément idiot tout en respectant scrupuleusement l'esprit du matériau originel. Partant d'un contexte propice à une réflexion sur la guerre, le canevas montre la quête de rédemption d'un marchand de mort tourmenté par la culpabilité et victime de l'ironie du sort (sa blessure étant causée par l'une de ses inventions). A l'instar de Batman Begins (chez le concurrent DC), le scénario s'attache plus à l'homme et ses maladresses qu'à l'image du super-héros sans peurs et sans reproches.
En outre, le choix de Robert Downey Jr. s'avère plus que judicieux car il se glisse avec aisance dans la peau de cet inventeur surdoué non sans y apporter une dose de dérision. Le comédien crève littéralement l'écran en passant du milliardaire séducteur désinvolte au justicier responsable et trahi. Face à lui, Jeff Bridges apparaît méconnaissable afin d'incarner cet associé ambigu et cynique avec panache. L'immense acteur compose un méchant charismatique, loin des vilains souvent réduits à des pantins ridicules dans les précédentes adaptations Marvel. Si la charmante Gwyneth Paltrow en Pepper Potts tire son épingle du jeu avec classe, Terrence Howard en Rhodey doit se contenter lui d'un rôle de faire-valoir. L'autre atout majeur dans la bande-dessinée est constitué par les scènes d’action où dans ce domaine, Jon Favreau s'en sort honorablement et bien que peu nombreuses, elles sont remarquablement soignées grâce aux effets spéciaux prodigués par les studios Stan Winston et ILM. Le long métrage se veut clairement un épisode d'exposition qui multiplie les clins d'œil aux comics tout en ouvrant des pistes pour d'éventuelles suites. Et cela jusqu'à l'ultime réplique qui laissera plus d'un spectateur bouche bée ainsi qu'une surprise après le générique final qui devrait ravir les fans.
Iron Man est un film de fan pour les fans où les cases bd prennent un certain relief à l'écran grâce à une intrigue bien huilée et servie par une distribution épatante. Une trilogie aurait été planifiée, invitant le spectateur à suivre la prochaine aventure de l'homme de fer.
IRON MAN 2 (2010)
Réalisé par Jon Favreau avec Robert Downey Jr., Gwyneth Paltrow, Don Cheadle, Mickey Rourke, Scarlett Johansson, Sam Rockwell et Samuel L. Jackson.
Suite à sa révélation devant les médias du monde, Tony Stark doit faire face à de multiples problèmes : la soif de revanche du russe Ivan Vanko, une concurrence industrielle en la personne de Justin Hammer, un gouvernement désirant mettre la main sur sa technologie et le colonel Jim Rhodes, partagé entre son amitié pour Stark et son devoir d'officier militaire. Pour corser le tout, une infection le ronge et pourrait bien lui être fatale.

En 2008, Jon Favreau était parvenu à surprendre grâce à un premier épisode fidèle au matériau d'origine qui avait rencontré un succès international. Le réalisateur reprend donc logiquement du service derrière la caméra avec une équipe renforcée pour un second opus qui a suscité une certaine impatience et la crainte de voir se répèter les maladresses du troisième Spider-Man par sa profusion de protagonistes.

Cette suite s'inscrit dans une démarche similaire au précèdent où le caractère narcissique et mégalo mais néanmoins sympathique de Tony Stark est mis en évidence au détriment de son homologue rouge et or se déclinant en trois modèles. Notre héros est confronté à deux aspects refoulés de sa personnalité et incarnés d'un côté, par le dandy prêt à tout pour le profit et de l'autre, par le savant à la carrure d'athlète motivé par la haine. L'affrontement ne tient malheureusement pas ses promesses car certains enjeux sont survolés ou simplement éludés. L'histoire aurait gagné en intensité si elle avait adopté un ton plus sombre notamment sur les drames qui atteignent Stark. Le spectateur devrait être également déçu par les scènes d'action qui sont étrangement avares en dépit d'effets spéciaux de haute volée et seule la séquence de la valise dépliante reste innovante.
Robert Downey Jr. prête toujours autant de classe et de dynamisme à son personnage qui voit deux proches prendre de l'importance au cours du récit : l'énergique Pepper Potts et Rhodey ayant désormais les traits de Don Cheadle qui endosse l'armure de War Machine, le frère d'armes de l'homme de fer. La séduisante Scarlett Johansson en Veuve noire fait une entrée remarquée mais cantonnée à de la figuration. Mais le pire vient du cabotinage excessif de Sam Rockwell qui rivalise avec la sobriété d'un soporifique Mickey Rourke. L'amateur de comic-book devrait néanmoins s'amuser des références à l'univers marvellien : les apparitions de Nick Fury campé avec ironie par Samuel L. Jackson, la présence suggérée du Dynamo Pourpre ou une scène bonus qui forge la mythologie des Vengeurs.
Trop de lacunes sont contenues dans ce chapitre pour garantir un spectacle de qualité en raison d'un scénario qui peine à convaincre et d'adversaires insipides. Un résultat qui est donc très loin d'égaler des réussites comme Spider-Man 2 ou X-Men 2.
IRON MAN 3 (2013)
Réalisé par Shane Black avec Robert Downey Jr., Gwyneth Paltrow, Don Cheadle, Guy Pearce, Ben Kingsley et Rebecca Hall.
Après la bataille de New York soldée par une victoire sur les Chitauris, Tony Stark est tourmenté par des insomnies et des crises d'angoisse. La situation empire lorsque le Mandarin, un terroriste international menace les Etats-Unis en faisant exploser des bombes humaines. Dans le même temps, deux figures du passé refont surface : le scientifique Aldrich Killian et la biologiste Maya Hansen. Physiquement et moralement affaibli, Stark découvre aussi que des expériences secrètes sont menées sur des cobayes.
L'univers cinématique Marvel inaugure sa phase 2 avec une troisième partie où Jon Favreau encore présent dans le rôle d'Happy Hogan, passe le relais à Shane Black, réalisateur de Kiss Kiss Bang Bang avec Robert Downey Jr. et scénariste entre autres de L'Arme fatale. L'intrigue principale puise sa source dans le roman graphique Extremis écrit par Warren Ellis en 2005.
Shane Black opte pour un compromis entre le respect du cahier des charges et ses habitudes scénaristiques. Tony Stark semble toujours une personne égoïste et désinvolte mais cette fois, le génial inventeur est sujet à un traumatisme qui le hante et qu'il soigne en créant une armure autonome. Il devient dépendant de sa propre technologie à l'instar de ce passage cauchemardesque où son subconscient influence l'armure. Le procédé tend vers l'intimiste mais il est souvent désamorcé par un élément humoristique. Par exemple, certains fans risquent de ne pas apprécier le traitement trop audacieux réservé au Mandarin. L'histoire ménage quelques rebondissements et s'appuie sur une distribution sans faute. L'impeccable Robert Downey Jr. est secondé par Gwyneth Paltrow davantage impliquée dans l'interaction et Don Cheadle alias Iron Patriot (clin d'œil aux Dark Avengers) qui forme à cette occasion, une équipe plus convaincante avec Stark. Ben Kingsley, Guy Pearce et Rebecca Hall flirtent en permanence avec l'ambiguïté mais le jeune Ty Simpkins apparaît souvent comme un compagnon encombrant ou inutile. Ce troisième gagne également en morceaux de bravoure et en rythme. Les séquences de la résidence de Stark, d'Air Force One et le final avec l'Iron Legion, la trentaine d'armures contre les super-soldats s'avèrent réellement spectaculaires et dépassent largement les précèdents films sur le plan visuel.
Grâce à ce mélange accru d'action et d'humour, Iron Man 3 se révèle un divertissement de bonne facture, là où le spectateur pouvait s'attendre à un opus annonçant la chute imminente d'une franchise.