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Dossier
de Fabien Rousseau |
LES ORIGINES |
En élaborant
l'incroyable Hulk, le scénariste Stan Lee et le dessinateur
Jack Kirby souhaitent briser l'image traditionnelle
du super-héros
trop lisse, altruiste et à la bravoure exceptionnelle. Afin
de créer ce dérivé d'anti-héros, le tandem s'inspire
de figures mythiques de la littérature fantastique telles
que Mister Hyde ou la créature de Victor Frankenstein. La
première histoire
publiée chez Marvel Comics sous le titre The Incredible Hulk
paraît en mai 1962 et prend pour toile de fond, la guerre
froide où se profilent le spectre du nucléaire et la menace
communiste. |
Sur
une base militaire, le professeur Robert Bruce Banner, physicien
atomiste reçoit l'ordre du général Ross d'effectuer
des tests sur la bombe G. Sur l'aire d'expérimentation,
il sauve la vie d'un jeune étudiant nommé Rick Jones
(qui deviendra plus tard l'équipier de Captain America) et s'expose à une
dose massive de rayons gamma. Banner et son protégé sont mis
en quarantaine dans l'infirmerie
mais au coucher du soleil, le savant se métamorphose en un étrange
colosse gris à la force herculéenne. Celui-ci s'échappe
et se met en quête de la formule secrète de la bombe également
convoitée par Igor, le collaborateur de Banner qui se révèle être
un espion russe employé par La Gargouille, un savant
soviétique à l'intelligence
machiavélique qui a été défiguré lors d'une expérience
similaire à celle
de Banner. |
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Lors
de sa première aventure, Hulk a la peau grise afin de lui donner
un aspect plus inquiétant, plus terrifiant, se montre arrogant
et ne se manifeste que la nuit tombée comme les vampires. Durant
la série des cinq épisodes suivants, il se bat régulièrement
contre des adversaires despotiques souvent russes tandis qu'il
acquière sa couleur définitive dès le second numéro. La véritable
origine de celle-ci proviendrait en fait d'un défaut de
l'encrage où la teinte de gris ne convenait pas. Il revient
deux ans plus tard dès le numéro 60 du magazine Tales to Astonish.
En 1968, Hulk accentue son côté bestial et devient le personnage
principal d'une publication qui porte son propre nom, cela
au détriment de Bruce Banner qui apparaît très brièvement par
la suite. |
Durant
ses péripéties, Hulk affrontera toutes sortes d'extra-terrestres
et de mutants puis fera temporairement alliance avec quelques
groupes de surhommes comme les célèbres Vengeurs. A la différence
d'autres super-héros, Hulk n'est pas un être charismatique
et représente une forme de menace puisque son allure de brute épaisse
inspire la peur. Il lui reste tout de même un peu d'intelligence :
lorsqu'il est confronté aux hommes, il préfère fuir plutôt
que de les combattre sauf si il n'a pas d'autre choix.
Bien qu'il éprouve un certain mépris envers la race humaine,
Hulk suscite souvent la compassion du fait qu'il soit
marqué par
un destin tragique en étant victime de la persécution et condamné à la
solitude. |
En
1980, Stan Lee et John Buscema donnent naissance à un équivalent
féminin dans Savage She-Hulk #1 où l'avocate Jennifer Walters
reçoit une transfusion sanguine de son cousin Bruce Banner et devient
Miss Hulk, une créature forte mais conservant cette fois sa
lucidité humaine. Les années 2000 voient l'apparition de Skaar,
le fils de Hulk né lors de son exil sur la planète Sakaar ainsi
que d'un Hulk rouge (ou Rulk) dont l'identité sera tenue longtemps
secrète. |
LA SERIE : DAVID ET GOLIATH (1978-1982) |
Au
milieu des années 70, le fantastique et la science-fiction ont
le vent en poupe. Frank Price, producteur chez Universal Télévision
voit alors l'opportunité de lancer une nouvelle série et
convoque Kenneth Johnson, géniteur entre autres de Steve Austin,
L'Homme qui valait trois milliards. |
Lorsque
Johnson se met à écrire le scénario du pilote, il a en mémoire
les personnages de Jean Valjean, Javert et le roman de Robert
Louis Stevenson. Son intérêt se focalise sur le potentiel humain
du héros notamment à travers sa dualité. Le script s'éloigne
volontairement du matériau d'origine en optant pour un traitement
plus réaliste, une sorte de drame psychologique évoquant le concept
de la série Le fugitif. De plus, son Hulk se veut différent car
il n'est ni doué de parole, ni invulnérable comme dans
le comic-book. Pour l'anecdote, Richard
Kiel (le Requin des James Bond) a d'abord tourné un bout
d'essai et un certain Arnold Schwarzenegger avait postulé pour
le rôle.
Le premier n'était pas assez musclé tandis que
le second était trop petit. |
En
1977, le téléfilm pilote intitulé L'incroyable Hulk est
réalisé par Kenneth Johnson et réunit Bill Bixby (héros de la
série Le magicien) dans le rôle de David Banner et le culturiste
Lou Ferrigno (promu Monsieur Univers) dans celui de Hulk. Le
thème mélancolique est signé Joe Harnell tandis que Stan Lee
est crédité en tant que consultant. Comme le pilote de Spider-Man,
il est exploité dans les salles européennes en 1979. |
N'ayant
pas réussi à sauver sa femme d'un accident de voiture,
le docteur David Banner cherche le moyen de décupler la force
physique chez l'être humain. A la suite d'une erreur de dosage,
il est irradié par les rayons gamma. Son métabolisme subit des
modifications et il se transforme en titan vert sous l'effet
de la colère ou d'un sentiment de danger.
Après le décès accidentel de son assistante et la destruction
de son laboratoire, Banner se fait passer pour mort et fuit dans
lespoir de trouver un remède à son mal. |
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Le pilote se révèle de très bonne facture où Kenneth
Johnson porte un regard neuf sur le personnage sans le dénaturer.
A l'inverse de la bande-dessinée, il privilégie le rôle de ce
savant tourmenté qui est
interprété par un Bill Bixby apportant toute la sobriété nécessaire.
Quant à Lou Ferrigno, il ne se manifeste que dans
la deuxième
moitié de l'histoire où il
exhibe sa musculature et pousse quelques grognements. Le téléspectateur
se laisse même
porter par l'émotion
dans les derniers instants notamment par les quelques notes de
piano. Si sur le fond, l'ensemble est susceptible d'emporter
l'adhésion, sur la forme, il en est tout autrement avec
les effets de maquillages qui paraissent kitsch en raison de
l'époque. Les nostalgiques se remémoreront les
gros plans sur les lentilles vertes phosphorescentes et les déchirements
de chemises qui constituent une partie des souvenirs qui ont
marqué le début des années 80. |
La
même année, un deuxième pilote (A Death in the Family/The
Return of the Incredible Hulk) est tourné sous la direction d'Alan
J.Levi. Kenneth Johnson écrit et réalise un troisième
téléfilm
(Married/Bride of the Incredible Hulk) ouvrant
la deuxième
saison et diffusé dans les salles sous le titre Hulk
revient. |
La
série commence en 1978 pour se terminer en 1982 et comporte 82 épisodes.
Durant 5 saisons, David Banner va errer sur les routes américaines,
décrocher divers emplois et venir au secours des faibles et des
opprimés souvent par le biais de son puissant alter-ego. Il tentera également
d'échapper au journaliste d'investigation Jack McGee, acharné à découvrir
la véritable identité de la créature. |
LES TELEFILMS DE REUNION (1988-1990) |
Bill
Bixby et Lou Ferrigno reviennent dans des aventures inédites
du Goliath vert qui veulent prendre une orientation plus "comics" où
le duo fait équipe avec d'autres icônes issues
de la Marvel. Eric Kramer endosse la panoplie du dieu nordique
Thor dans Le retour de l'incroyable
Hulk de Nicholas Corea en 1988 puis Rex Smith (le pilote du
Tonnerre mécanique) joue l'avocat Matt Murdock alias Daredevil,
le justicier aveugle se battant
contre
Wilson Fisk le
Caïd
dans Le
procès de l'incroyable
Hulk de Bill Bixby en 1989. Les auteurs décident même de
donner une fin surprenante dans La mort de l'incroyable
Hulk de Bill Bixby en 1990. Un quatrième téléfilm intitulé The
Rebirth of the Incredible Hulk était en préparation
mais Bill Bixby décéda en 1993. A la fin des années
80, She-Hulk a été l'objet de
deux projets rapidement abandonnés. D'abord, un téléfilm
où Bill
Bixby et Lou Ferrigno auraient passé
le témoin à Mitzi Kapture
dans
le rôle de Jennifer Walters et Gabrielle Reece, une
joueuse de volleyball professionnelle dans celui de son
double à la
couleur de peau dorée et non pas verte. Le second était
un film annoncé
pour 1991 dans des photos promotionnelles où Brigitte
Nielsen (Red Sonja dans Kalidor) peinte en vert posait dans un costume flashy. |
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Ce
triptyque télévisuel fort peu attrayant aligne des intrigues
dépourvues d'originalité où les terroristes apparaissent comme
les ennemis récurrents. L'imagination fait donc défaut dans le
premier épisode qui donne prétexte à de fades scènes d'action.
Une mention spéciale est décernée au deuxième pour
sa mise en scène d'une extrême platitude. Le troisième reste
le plus intéressant en renouant quelque peu avec le ton dramatique
du pilote. Quant aux protagonistes marvelliens censés prêter
main forte au super-héros, ils se révèlent d'un ridicule affligeant :
le tout-puissant Thor est réduit à l'état de clown viking à la
stupidité édifiante tandis que Daredevil revêt une grotesque
combinaison noire et moulante de ninja qui remplace le rouge
symbolique. Bref, l'essai n'est pas concluant et s'écarte résolument
de l'esprit initial de la Marvel. |
HULK (2003) |
Cela
fait plus d'une décennie que la productrice Gale Anne Hurd
(ancienne collaboratrice de James Cameron) envisage de développer
avec l'accord du groupe Marvel, un long métrage à la mesure
de l'impressionnante carrure du personnage. Le projet ne
commence pourtant qu'à prendre forme en 1997 où le studio
Universal confie à Jonathan Hensleigh, auteur des scripts de
Rock et Armageddon, la lourde tâche de porter à l'écran
les origines du titan vert. La compagnie ayant déjà investi 20
millions de dollars, Jonathan Hensleigh leur propose un scénario
qui est estimé trop onéreux à adapter et voit ainsi ses espoirs
de concrétiser ses débuts de réalisateur partir en fumée. |
Trois
ans passent avant que Universal ne se décide à relancer
la machine, encouragé par le succès des mutants de Bryan Singer
et fait appel à leur scénariste, David Hayter. Courant 2001,
l'éclectique Ang Lee, sacré par Tigre et dragon, accepte
de mettre en scène cette nouvelle version dotée d'un budget
de 100 millions de dollars dont l'histoire (finalement écrite
par James Schamus) s'inscrit davantage dans la veine du
comics, traite du thème de filiation et aurait quelques accents
de tragédie grecque. |
Alors
que les noms de Mark Wahlberg, George Clooney et Gary Sinise
ont circulé, le choix se porte sur l'acteur australien
Eric Bana (remarqué dans Chopper) pour incarner Bruce Banner,
devenu généticien pour la circonstance. La distribution inclut
Jennifer Connelly (apparue dans Rocketeer, une autre adaptation)
dans le rôle de Betty Ross, l'amie
et collègue du scientifique. Son père (et ennemi juré de Hulk),
le général Thaddeus "Thunderbolt" Ross est personnifié par
Sam Elliott tandis que Nick Nolte campe l'inquiétant David
Banner, le père du savant. Le major Glenn Talbot, le bras droit
de Ross est lui joué par Josh Lucas. |
La
musique est composée par Danny Elfman qui semble abonné aux super-héros
puisqu'il a déjà officié sur Batman puis Spider-Man mais
aussi sur l'ensemble de la filmographie de Tim Burton.
Au rayon des effets spéciaux, Dennis Muren (également
responsable de la partie numérique sur la prélogie
Star Wars), un vétéran d'Industrial Light and Magic
se charge de superviser l'animation en images de synthèse
de la créature
(atteignant 4,50 m et pesant 2 tonnes) dont l'apparence
agile et puissante semble beaucoup plus fidèle à celle de la
bande dessinée. Pour aider à sa conception, le comédien Eric
Bana a servi de modèle en travaillant sur les gestes et les postures
ainsi que pour définir les expressions du visage. |
Les
premières images des diverses bandes-annonces laissent entrevoir
l'ambiguïté du père de Banner et son implication dans la
mutation génétique de son fils. Ensuite survient la séquence
de transformation et la fuite du laboratoire de Hulk. Vêtu de
son familier bermuda violet (clin d'il aux fans),
il sapprête à affronter une escouade de tanks et d'hélicoptères
de l'armée américaine dans le désert puis au cur de
la ville de San Francisco. Sur le plan visuel, le rendu sur la
texture de la peau savère à première vue réussi mais les
mouvements paraissent étonnamment fluides. |
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L'influence des rayons gamma... |
Le
spectateur
pouvait légitimement afficher un léger scepticisme en se demandant
comment un cinéaste comme Ang Lee s'y prendrait pour adapter
une bande-dessinée contant les aventures d'un titan
verdâtre. En effet, Ang Lee ne s'était distingué que
dans la comédie dramatique à tendance intimiste et n'a été reconnu
dernièrement à Hollywood que grâce à Tigre & Dragon, son
hommage aux films de sabre. Pour cette nouvelle version produite
par Universal, la surenchère visuelle allait-elle être le mot
d'ordre comme dans le piteux Daredevil ? |
Fort
heureusement, Ang Lee choisit de faire un compromis entre psychologie
et action. Son film se découpe ainsi en deux parties : durant
la première, l'histoire opte pour une rapide exposition
de l'enfance du héros et prend son temps pour installer
les différents protagonistes. Ayant atteint l'âge adulte,
Bruce Krenzler (il a été adopté entre temps) est devenu un brillant
généticien en proie à des questions sur son passé trouble et
sur son lourd héritage génétique. |
Le
long métrage cède ensuite dans sa deuxième au cahier des charges
du blockbuster où l'action reprend ses droits lors de la
chasse dans le désert en offrant son lot de morceaux de bravoure
spectaculaires. L'imposante créature numérique fait face
avec une violence inouïe à des chiens mutants boursouflés et
tourne en ridicule l'armée américaine. A ce titre, certains
plans renvoient aux plus belles planches du comics. D'un
point de vue graphique, les séquences de transformation miment
quasiment celles du comic-book. La physionomie
(calquée sur le visage d'Eric Bana et moins primitive que
dans le comic) ainsi que la texture du personnage sont parfaitement
intégrées aux décors réels. Celui-ci évolue dans des mouvements
fluides et chose étonnante, son expression faciale dégage même
un air parfois pathétique. Par contre, la confrontation
finale ne tient pas ses promesses et se révéle quelque peu
confuse. |
Outre
les transitions et autres effets de style, la réalisation a recours
pour la narration à l'utilisation de cadres où l'écran
est divisé. Un principe certes intéressant qui rappelle le découpage
des cases d'une bande-dessinée mais qui peut devenir lassant à force
dêtre répétitif tout comme cet emploi récurrent de la couleur
verte pour la photographie. |
Le
récit est ponctué de diverses trouvailles visuelles comme cette
allégorie annonçant les prémices de la métamorphose et représentant
le monstre qui attend son heure, caché derrière une porte entrouverte.
Les thèmes comme la crise identitaire ou le dédoublement de personnalité sont
effleurés de même que le conflit intérieur (suggéré lors d'une
scène onirique devant un miroir) qui ronge le chercheur. L'intrigue
esquisse toutefois une réflexion sur les dérives de la science
mais s'attarde principalement sur la romance entre Bruce
et Betty ou les relations complexes avec la figure paternelle.
Celles-ci apportant à l'histoire ses quelques résonances
de tragédie antique. |
Les
acteurs donnent un véritable relief à ces personnages issus du
papier. Le couple maudit Eric Bana/Jennifer Connelly s'illustre
avec talent, hissant leur interprétation au même niveau. La composition
toute en ambiguïté de Nick Nolte (clin d'il à la
série
TV, il se prénomme David) en
savant déchu frôle parfois l'outrancier mais Sam Elliott
campe un général
Ross plus nuancé que dans le comic. |
Au
final, Hulk édition 2003 demeure un divertissement de qualité qui
alterne bonnes et mauvaises idées. Il ne devrait pas décevoir
les fans de la première heure puisque le postulat de départ est
réactualisé (du nucléaire à la génétique) sans que la nature
du super-héros ne soit changée. Tout comme l'avait brillamment
fait Kenneth Johnson en son temps, Ang Lee livre sa vision personnelle
et esthétique d'un mythe âgé de plus de 40 ans. |
L'INCROYABLE HULK (2008) |
L'exercice apparaît
souvent difficile pour un réalisateur
de capter l'essence d'un super-héros. Certains
y sont toutefois parvenus comme Bryan Singer, Sam Raimi (hormis
l'écart Spidey 3) et dernièrement
Jon Favreau. En bon faiseur, Louis Leterrier signe un honnête
divertissement mais qui ne transcende jamais le matériau
d'origine. Et pourtant, celui-ci était favorable pour développer
quelque chose d'intéressant avec ce savant cherchant à se
débarrasser d'un double trop encombrant. |
Réfugié au Brésil, Bruce Banner s'est isolé afin d'apprendre à se maîtriser et de trouver un remède au mal qui se cache en lui ronge mais l'armée américaine retrouve sa trace et la traque reprend. De retour aux Etats-Unis, il croise la route de son ancien amour, Betty Ross dont le père, le général Thunderbolt Ross vient de recruter un soldat hors pair, Emil Blonsky désirant en découdre avec le géant vert. |
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Le
premier défaut se dévoile dans le scénario
qui réserve
très peu de surprises quant à son déroulement
et manque de véritables enjeux. Au
niveau de l'interprétation, Edward Norton démontre
la perfection de son jeu dans le registre dramatique et confirme
tout le bien que le spectateur pense de lui. Sa forte
présence
contribue à donner au personnage de Banner, son statut
de vrai héros de l'histoire. A ses côtés,
Liv Tyler ne convainc pas vraiment (faisant regretter
la sublime Jennifer Connelly) tandis que Tim Roth verse souvent
dans la caricature du méchant ricanant. Seul, l'excellent
William Hurt réussit à composer un adversaire digne
de ce nom et détestable à souhait. |
Les
effets spéciaux ne sont pas non plus exempts de reproches.
Autant la métamorphose de Banner en Hulk demeure impressionnante
mais lorsque la créature se met en mouvement, la crédibilité s'envole.
Hulk ressemble à un ersatz numérique
de culturiste hypertrophié verdâtre sans aucune
forme d'expressivité. Ce rendu visuel paraît
encore plus flagrant lors de l'affrontement final opposant
les deux titans dans un montage souvent chaotique. Même
si le film s'adresse clairement aux fans qui s'amuseront à repérer
les multiples références aux comics (la touche
d'humour sur l'indécrottable pantalon mauve) ou à la
série (les origines et les caméos). Ceux-ci
pourront se délecter de l'apparition d'un super-héros
familier dans l'ultime scène. |
Ce
Hulk 2008 n'est ni meilleur ni plus mauvais que le long
métrage de Ang Lee. Cette nouvelle adaptation sonne juste
comme un divertissement recommandable qui remplit efficacement
les critères inhérents à ce genre de production
avec son quota de romance, de vilains arrivistes et de scènes
d'action spectaculaires. Histoire de patienter jusqu'à ce
que les studios Marvel livrent les retours du Punisher et
de Wolverine. |