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GHOST RIDER
Dossier de Fabien Rousseau
"BORN TO BE WILD" (Steppenwolf, 1968)
Inspiré par le mythique Lone Ranger (1933) de Fran Striker et George W. Trendle, le premier Ghost Rider est créé par Ray Krank et Dick Ayers. Le marshall Rex Fury devient un cavalier blanc masqué qui rend la justice et dont les aventures ont débuté en 1949 dans Tim Holt #11, un pulp western édité par Magazine Enterprises. A partir de février 1967, le personnage est récupéré par Marvel Comics qui lance une nouvelle série Ghost Rider où il prend l'identité de l'instituteur Carter Slade grâce aux scénaristes Roy Thomas, Gary Friedrich et Dick Ayers, l'auteur original. La série est rebaptisée Phantom Rider (temporairement Night Rider) lorsque Marvel propose sa version du mythe faustien dans Marvel Spotlight #5 d'août 1972. Gary Friedrich et le dessinateur Mike Ploog imaginent un super-héros atypique tirant ses pouvoirs d’une malédiction et dont l'apparence évoque celle de Blazing Skull apparu en mars 1941 dans l'anthologie Mystic Comics #5 chez Timely, l'ancêtre de Marvel. En France, Ghost Rider a fait ses débuts dans la série Le Motard fantôme publiée par Artima à partir de 1981.
Johnny Blaze est le fils du cascadeur Barton Blaze qui meurt pendant un numéro périlleux. Johnny est alors adopté par Crash Simpson, autre cascadeur et ami de son père. Lorsque Johnny apprend que Crash est atteint d’une maladie incurable, il invoque la magie noire et passe un accord avec Méphisto. Il offre ainsi son âme en échange de la guérison. Malheureusement, Crash est victime d’un accident mortel au cours de son ultime spectacle. Au moment où Méphisto vient réclamer son dû, Roxanne Simpson, la fille de Crash réussit à repousser le démon grâce à des incantations. Mais Méphisto se venge en introduisant en Johnny un esprit vengeur nommé Zarathos.
Tel un damné errant sur les routes, Johnny se transforme la nuit tombée en un être squelettique flamboyant dont le principal pouvoir est l’expiation des âmes humaines. Le Ghost Rider est armé de sa chaîne-lasso et se déplace sur une moto aux roues enrobées de feu. Au long de ses aventures, Johnny tentera de maîtriser la furie de son alter-ego et parviendra à exorciser l’entité qui le possède mais Zarathos s’emparera du corps du jeune Danny Ketch avant de revenir hanter son premier hôte.
GHOST RIDER (2007)
Réalisé par Mark Steven Johnson avec Nicolas Cage (Johnny Blaze), Eva Mendes (Roxanne Simpson), Peter Fonda (Méphistophélès), Wes Bentley (Blackheart), Sam Elliott (Carter Slade).

De bruit et de fureur.

Réalisateur de Blade (issu de Marvel), Stephen Norrington devait initialement diriger le film et avait porté son choix sur Johnny Depp. Finalement, Mark Steven Johnson est engagé, ayant déjà porté à l’écran Daredevil en 2003, une figure marquante de l’écurie Marvel. De son côté, Nicolas Cage enfourche la moto de Johnny Blaze. L’acteur souhaitait depuis longtemps incarner un super-héros emblématique et a été impliqué dans le projet Superman Lives de Tim Burton puis pressenti pour Iron Man, rôle finalement dévolu à Robert Downey Jr.
Il y a des adaptations qui resteront gravées dans le cœur des fans et puis les autres moins réussies. La tâche de saisir la quintessence d’un super-héros pour le porter à l’écran constitue toujours un exercice périlleux. Ayant commis le triste Daredevil (quoi qu’il semble que la Director’s cut le réhabilite), le nom de Mark Steven Johnson pouvait susciter quelques craintes quant à la mise en images. Sans atteindre le niveau d’un Spider-Man ou d’un Batman, Ghost Rider cumule autant de défauts que de qualités. Explications.
A commencer par l’interprétation, Nicolas Cage assure le minimum syndical et cabotine parfois face à une Eva Mendes jouant la potiche de service. Quant à nos vilains démons, Peter Fonda affiche une inquiétante sobriété tandis que Wes Bentley joue de son rictus sardonique. Les personnages ne dépassant pas le stade du stéréotype. Seul, Sam Elliott en fossoyeur mentor attire la sympathie et constitue un clin d'œil aux origines westerniennes. De plus, l’intrigue apparaît un peu simpliste avec une histoire d’amour qui tombe à plat dès les premières minutes en n’évitant pas une certaine mièvrerie.
Le récit retrouve son intérêt quand le motard flamboyant entre en scène. A ce titre, les effets spéciaux confèrent une bonne dose de crédibilité (la première transformation est assez impressionnante) aux scènes d’action même si les combats avec les âmes damnées de Blackheart sont vite expédiés. Le fan pourra ressentir un certain entrain à voir son personnage fétiche chevaucher sa moto enflammée. Car il faut avouer que le héros n’est pas si infidèle que ça au matériau d’origine même si des éléments ont été éclipsés comme par exemple, la présence de l’esprit maléfique Zarathos. On aurait également apprécié que le Ghost Rider soit un tantinet plus cynique.
Un autre point positif pour le réalisateur qui n’a pas noyé son long métrage dans une surenchère de délires visuels et autres flashs. Dans l’ensemble, le film est doté d’un rythme dynamique et soutenu par une bande son rock du meilleur cru. A l’arrivée, il lui manque juste un peu d’émotion et de personnalité même si cette série B assure dans le registre du divertissement bien calibré.
GHOST RIDER : L'ESPRIT DE VENGEANCE (2012)
Réalisé par Mark Neveldine et Brian Taylor avec Nicolas Cage (Johnny Blaze), Ciaran Hinds (Roarke), Violante Placido (Nadya), Idris Elba (Moreau), Johnny Whitworth (Blackout).
Cinq ans après le nanar sympathique de Mark Steven Johnson, Mark Neveldine et Brian Taylor prennent le guidon de ce reboot. Johnny Blaze s'est exilé en Europe de l'Est pour garder son démon intérieur à l'écart du monde jusqu'au jour où un moine vient lui proposer un pacte en échange de la protection d'un jeune garçon poursuivi par des mercenaires à la solde du diable.
Tournée en Roumanie, cette nouvelle version se démarque de la précèdente tout en conservant un côté médiocre qui cumule scénario réduit au strict minimum, vilains de pacotille, répliques ridicules et décors de série Z. Les acteurs cabotinent à outrance. Nicolas Cage et Ciaran Hinds s'amusant au concours de la plus belle grimace pour simuler un mal intérieur. On notera juste des effets spéciaux convaincants avec un Rider plus effrayant ainsi qu'une tentative bien vite avortée de revenir au comic-book avec l'évocation de Zarathos, l'ange en quête de rédemption. L'ensemble tient toutefois du grand bricolage avec une réalisation plombée par les lourdeurs visuels et un film qui sombre instantément dans un esprit déjanté pas forcément subtile. Et ce n'est pas la présence de l'ex-Highlander qui vient apporter une quelconque touche amusante. Bref, le spectateur ne devrait pas s'enflammer devant cette seconde adaptation.