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Dossier de Fabien Rousseau
Puisant ses origines dans les temps médiévaux, le manga (traduction littérale d'image grotesque) connaît un formidable essor en 1963 grâce au dessinateur Osamu Tezuka, admirateur inconditionnel de Walt Disney qui décide de lancer Astro Boy (Astro, le petit robot), la première série animée japonaise. La France entre dans l'ère de la japanimation en 1978 grâce au phénomène Goldorak qui ouvre la voie à une foule de personnages (presque) sans peurs et sans reproches et redresseurs de torts. Au cinéma, les longs métrages Akira (1988) puis Ghost in the Shell (1995) apportent une vision plus adulte de la culture manga. En l'espace de trois décennies, le manga devient un sérieux concurrent de la bande-dessinée classique et des comics américains.
LES PILOTES DE HOKUTO NO KEN
Passionné par l'animation dès son enfance, Tetsuo Hara exerce ses premiers coups de crayon pour le magazine amateur d'un club manga. A force de persévérance, il parvient à trouver un poste d'assistant chez le prestigieux éditeur Shueisha et ne tarde pas à remporter le 33ème concours Fresh Jump pour jeunes talents avec Super Challenger, un manga dans le milieu de la boxe. Durant l'année 1982, le mangaka publie les récits Mad Fighter puis Crash Hero dans la revue Boy's Jump dont les héros motorisés sont influencés par Mad Max. Le troisième, Iron no Don Quichote se veut une version améliorée des deux précédents en combinant arts martiaux et moto. Le manga obtient un beau succès en 1983. Son rédacteur en chef Horie Nobuhiko lui suggère bientôt l'idée de créer un héros qui battrait ses adversaires en touchant leurs points vitaux, dans une sorte d'acupuncture mortelle. Les deux histoires pilotes de Hokuto no Ken (Le Poing de la Grande Ourse) d'une cinquantaine de pages paraissent en 1983 dans les numéros d'avril et de juin du magazine Boy's Jump. Elles seront intégrées dans le spécial anniversaire All About the Man de 1986.
Les mangakas Tetsuo Hara et Buronson et leurs influences
L'action se déroule de nos jours, Kenshiro Kasumi (brouillard en japonais) et son père sont les derniers représentants d'un puissant art martial appelé Hokuto Fist et initié par des moines bouddhistes il y a 1800 ans. En dépit d'une force physique exceptionnelle, Ken est un adolescent qui veut rester loin des traditions et souhaite une vie normale avec sa petite amie Yuki. Malheureusement, celle-ci est témoin d'un meurtre et assassinée par le géant Gôda. Ken est arrêté pour le meurtre de sa compagne et son père lui révèle que le colosse tueur est à la solde du temple Taishan, une organisation criminelle qui a développé des techniques mortelles à mains nues et a corrompu politiciens et policiers. La rage de Ken va s'abattre sur le responsable du meurtre et la police. Dans le second chapitre, Kenshiro est désormais un fugitif traqué par le temple Taishan et la police. Au cours de sa fuite, il vient au secours du couple Ryû et Yôko, d'anciens membres qui se sont rebellés contre l'ordre dont le leader suprême fait appel au redoutable Kinbu Baiken pour se débarrasser de Ken avec l'aide des forces spéciales. Ken parvient à atteindre la salle du trône du temple où le duel final a lieu.
Le succès est immédiat auprès des lecteurs et quelques mois plus tard, Tetsuo Hara est rejoint par Buronson, un diplômé de l'aviation militaire devenu scénariste de manga qui doit son surnom à sa ressemblance avec le comédien Charles Bronson. Le tandem doit développer le personnage et son univers. L'allure svelte et l'accoutrement du héros évoquent des figures de l'action comme Bruce Lee, Mel Gibson, Sylvester Stallone ou les japonais Ken Takakura (Golgo 13) et Sonny Chiba (The Street Fighter). Hara puise dans ses influences personnelles telles que Katsuhiro Otomo (Akira), Neal Adams (Batman) et Frank Frazetta dont la peinture Death Dealer l'aide à concevoir Raoh, le plus puissant adversaire de Ken. Quant à l'environnement, les sources d'inspiration sont principalement cinématographiques avec les films Mad Max et Blade Runner même si le contexte post-apo décadent rappelle également Violence Jack (1973), un manga signé Go Nagai, le créateur de Goldorak.
Ainsi l'épopée de Ken, l'héritier de la Grande Ourse débute à partir de septembre 1983 dans la revue Weekly Shônen Jump #41 en prépublication. De 1984 à 1988, le manga paraît en 27 volumes au format poche chez Jump Comics. En France, l'éditeur J'ai lu publie l'intégralité sous le titre Ken le Survivant entre 1999 et 2001. D'autres éditions de Hokuto no Ken ont suivi comme la collection classique de 26 tomes chez Akusa/Kazé Manga (2008-2012) ainsi que les versions Deluxe en 14 tomes chez Kazé Manga (2013-2016) et Extreme en cours depuis 2022 chez Crunchyroll.
LES SERIES ANIMEES
Ken le Survivant (Hokuto no Ken, 1984-1987)
La popularité du manga encourage la célèbre société Toei Animation à produire une série animée de 109 épisodes qui est réalisée par Toyoo Ashida et Masami Suda pour la conception des personnages. Elle est diffusée sur Fuji TV à partir de 1984. En 1986, un long métrage animé voit le jour et présente un condensé des 50 premiers épisodes (jusqu'au combat initial entre Ken et Raoh) où apparaissent les principaux protagonistes (hormis le sage Toki). Ce film à l'animation et au graphisme d'une qualité supérieure à la série, est également plus gore car non censuré.
Il y a environ 2000 ans, deux arts martiaux destructeurs ont été créés pour préserver l'équilibre du monde : le Hokuto Shinken (symbolisé par la constellation de la Grande Ourse), basé sur les chocs internes par le biais des points vitaux et le Nanto Seiken, porté sur des techniques de déchirures externes. En 1999, une guerre nucléaire a dévasté la surface de la terre. Le désert a recouvert une grande partie du monde, l'eau et la nourriture sont devenues bien plus précieuses que l'or et l'argent. Sur cette Terre baignant dans le chaos, Ken est le 64ème héritier du Hokuto Shinken, un art qui est transmis de génération en génération et que lui a enseigné son père adoptif, le maître Ryuken. Celui-ci a également formé trois autres orphelins : Raoh et Toki qui sont frères de sang et Jagger. Il semble être le dernier espoir de l'humanité.
Le récit commence alors que Ken sauve les enfants Bart et Lynn et devient leur ange gardien. Désormais un vagabond, Ken part à la recherche de sa bien-aimée Julia qui lui a été ravie par Shin, disciple de l'école Nanto et lui ayant infligé ses cicatrices sur le torse (d'où son surnom d'homme aux sept cicatrices représentant la constellation de la Grande Ourse). A bord d'une jeep, Ken, Lynn et Bart s'arrêtent dans les villages pour trouver un refuge temporaire et de la nourriture. Ken utilise son art pour venir au secours des plus faibles face aux hordes de barbares et autres pillards (dont les fanatiques de l'armée divine) envoyés par Shin qui n'hésitent pas à s'attaquer aux paysans du coin.
Après le combat avec Shin et la disparition de sa compagne, Ken trouve de précieux alliés en la personne de Rei, l'oiseau de feu du Nanto et de la courageuse Mamiya. Il s'oppose à l'imposteur Jagger, délivre son frère Toki de la forteresse de Cassendra et affronte de puissants adversaires comme Sauzer, Ryuga, le loup solitaire et d'autres guerriers du Nanto. Sa quête prendra fin lorsqu'il aura vaincu son frère aîné Raoh (Raoul en VF) qui arpente les villes sur son fidèle destrier Kokuoh pour y installer son régime de terreur et s'est autoproclamé roi du Hokuto.
Le spectateur retrouve le contexte post-apocalyptique et l'univers motorisé créés par George Miller à travers différents éléments comme la tenue vestimentaire de Ken (semblable à celle de Max Rockatansky), les véhicules suréquipés et l'allure générale des motards ou des punks. L'autre influence majeure vient du légendaire Petit Dragon auquel notre héros emprunte ses cris et ses poses mythiques. Quant aux scènes d'action, Ken doit souvent faire face à des protagonistes de taille supérieure et à la musculature surdéveloppée mais utilise milles techniques (dont les fameux 100 coups de l’étoile du nord) pour faire mordre la poussière à des brutes sanguinaires (dont les avatars de Mister T et Arnold Schwarzenegger) portées sur le sadisme et la cruauté avec la population sans défense. Ainsi, la coutume veut que les combats se terminent par des corps se déformant de manière grotesque en ombre chinoise puis explosant dans des gerbes blanches, un procédé visuel visant à détourner la censure.
En ce sens, Ken livre une vision plus adulte voire plus brutale du manga traditionnel. Outre cette tendance "baston" qui s'appuie sur la confrontation entre des arts différents, les personnages sont assez diversifiés et certains révèlent parfois une facette inattendue. Ils dévoilent ce côté tragique qui souligne leur humanité perdue en dépit de leurs facultés exceptionnelles. Chaque rencontre est une occasion pour Ken d'évoluer sur le plan mystique et d'acquérir plus de techniques. Bien qu'il soit impitoyable avec la vermine, Ken sait se montrer sensible principalement dans sa relation avec Lynn et Bart qui le considèrent comme leur grand frère. Des scènes qui font contraste avec la noirceur ambiante en exprimant une forme de mélancolie sans tomber dans une excessive mièvrerie.
Hokuto de cuisine Vs Nanto de vison
En France, AB Productions vend Hokuto No Ken qui est rebaptisé Ken le survivant pour sa diffusion dans le Club Dorothée à partir du 31 août 1988. La série est positionnée aux côtés de Dragonball, Les Chevaliers du Zodiaque et Nikki Larson. Elle ne tarde pas à s'attirer de vives critiques et les foudres de la censure en raison de sa violence dénoncée comme gratuite. A l'initiative de Philippe Ogouz, la voix de Ken et connu pour être celle du Capitaine Flam et de Musclor, des répliques outrageusement fantaisistes sont insérées pour atténuer la noirceur du contexte mais cette démarche se montre peu respectueuse de l'œuvre originale. La série subit des coupes et l'épisode 35 est même écarté de la programmation à cause d'une scène de torture. Elle est arrêtée en 1990 après le 91ème épisode mais une nouvelle équipe de doublage prend le relais en 2009 pour compléter la version française.
Ken 2 (Hokuto no Ken 2, 1987-1988)
Une décennie est passée au cours de laquelle l'humanité a connu une ère de paix. Maintenant adultes, Bart et Lynn ont créé l'armée du Hokuto en hommage à leur bienfaiteur et tentant de résister face au joug du gouverneur général Jakou qui réduit les hommes en esclavage. Attendu comme le sauveur providentiel, Ken sort de sa retraite et s'oppose aux généraux du Gento, une nouvelle technique de combat consistant à projeter une concentration d'énergie sur l'adversaire. Rejoints par le mercenaire Ein, Ken, Bart et Lynn partent pour la forteresse de Jakou. L'un des quatre guerriers du Gento, Falco se dresse pour leur barrer la route mais Ken répond au défi et apprend l'odieux chantage exercé par Jakou sur la caste du Gento et sur l'empereur qui entretient un mystérieux lien avec Lynn. Après la chute de ce régime tyrannique, le garde personnel de Jakou kidnappe Lynn et l'emmène dans le pays sanglant. Sur cette île, les trois seigneurs démons Han, Hyo et Kaioh, pratiquants du Hokuto Ryuken font règner la terreur. Ken se rend sur le continent, fait un bout de chemin avec le vagabond Shachi et livre quelques combats assez rudes. Il découvrira ses origines, un frère dont il ne connaissait pas l'existence et la source du Hokuto afin de tenir tête au plus puissant des démons.
Adaptant les volumes 16 à 24 du manga, cette seconde série composée de 43 épisodes est réalisée par Toyoo Ashida et inédite sur les chaînes françaises. Le ton se veut bien plus ténébreux et plus mystique que la précédente. Revêtant parfois une dimension titanesque, les empoignades entre adversaires se montrent plus violentes et ne lésinent pas sur les effets sanguinolents. Le graphisme et l'animation s'avèrent meilleurs dans cette suite qui a le grand mérite de respecter l'œuvre originale tout en ouvrant de nouvelles pistes narratives en lui conférant un aspect mythologie antique.
L'ADAPTATION LIVE
NorthStar : La légende de Ken le Survivant (Fist of the North Star, 1995)
Kenshiro (Gary Daniels) est le dernier chevalier de Vega, l'école de l'Etoile du nord et erre sur les terres désolées à la recherche de sa fiancée Julia (Isako Washio) retenue contre son gré par Lord Shin (Costas Mandylor) dans la cité de la Croix du sud. Refusant d'abord sa destinée, Kenshiro accepte finalement de défendre un village contre la cruelle milice de Jackal (Chris Penn), le bras droit de Shin.
Réalisateur de Hellraiser 2, Tony Randel tente de transposer le futur post-apocalyptique de Ken dans cette coproduction américano-japonaise d'un budget avoisinant les 10 millions de dollars qui propose un résumé des vingt premiers épisodes.
Au vu du résultat final, force est de constater que les moyens ne suivent pas pour retranscrire le parcours épique du héros à l'écran. Le moindre plan confirme le tournage fauché dans un studio. Une vingtaine de figurants s'agitent dans un bidonville avec tonneaux et plaques de tôle qui fait office de village assiégé. L'interprétation ne vient pas rehausser le niveau même si Ken apparaît souvent comme un personnage monolithique. Le jeu limité de l'artiste martial Gary Daniels rivalise avec le cabotinage de Costas Mandylor, également peu convaincant dans les scènes de combat. A ce sujet, le spectateur pourrait se rabattre sur les séquences d'action mais la déception se révèle encore plus énorme : les chorégraphies manquent cruellement de punch et l'aspect gore du matériau d'origine a été évacué.
Seule la scène anthologique des sept cicatrices se montre fidèle à la série dont certains protagonistes répondent à l'appel comme Bart, Lynn ou Ryuken joué par un Malcolm McDowell (Orange mécanique) en mode figuration. Quant à Jagger, le frère maudit de Ken est devenu le lieutenant de Shin en prenant le nom de Jackal et ne pratique aucune technique de combat. Le fiasco est complet tant il s'avère difficile de dénicher un quelconque intérêt à cette adaptation soporifique qui flaire la série Z. Des productions coréenne, taïwanaise et japonaise avec acteurs existent aussi mais celles-ci semblent être tombées dans l'oubli du fait de la pauvreté des moyens financiers et qu'elles soient introuvables.
Par ailleurs, deux longs-métrages sont clairement influencés par Hokuto no Ken et osent le pari de l'ultra-violence graphique décomplexée. Adaptation du manga créé par Masahiko Takajo et Tetsuya Saruwatari, Riki-Oh: The Story of Ricky (1991) du hongkongais Lam Ngai Choi met en vedette Ricky (Fan Siu-Wong), un expert en arts martiaux incarcéré dans une prison particulièrement hostile. Dans Adam Chaplin (2011) des italiens Giulio et Emanuele De Santi qui joue aussi le rôle-titre, un homme pactise avec un démon qui le dote d'une force incroyable pour venger la mort de sa femme. Le premier penche vers le nanar avec une touche cartoonesque au contraire du second qui baigne dans une ambiance nihiliste et une photographie glauque. Dans les deux cas, rien n'est épargné au spectateur en matière de tripailles et d'effusions de sang.
LES ANNEES 2000 : LE RETOUR DE KEN
Ken: Fist of the Blue Sky (Souten no Ken, 2001)
En mai 2001, Tetsuo Hara retrouve son complice Buronson afin d'offrir une cure de jouvence à la saga du Hokuto. Le tandem imagine une préquelle qui est d'abord prépubliée dans Weekly Bunch Comics avant de paraître en 22 volumes aux éditions Shinchosha entre 2001 et 2010. La version française paraît dans Génération Comics chez Panini. Produite par Souten Studio et réalisée par Yoshihiro Yamaguchi, la série animée adapte les 14 premiers tomes dans 26 épisodes qui sont diffusés en 2006-2007. Depuis 2017, Souten No Ken: Regenesis prolonge l'histoire chez l'éditeur Tokuma Shoten et dans une série dont l'animation est confiée aux studios Polygon Pictures.
Japon 1935. Kasumi Kenshiro, frère aîné de Ryuken (le futur père adoptif de Ken) et 62ème héritier du Hokuto Shinken laisse sa vie paisible de professeur d'université pour retourner à Shanghai. Il découvre que la ville est sous l'emprise du Hong Hua Hui, une organisation criminelle rivale de la défunte société secrète du Quing Bang dont il fut un membre d'élite sous le nom de Yang Wang, le roi des enfers. Au milieu de cette guerre entre clans où règne le trafic de drogues, Kenshiro va devoir aider son ami Guang-Lin et venger la disparition de sa fiancée Yu-Ling. Motivé par la soif de revanche, il suivra un parcours émaillé d'adversaires impitoyables pratiquant le Hokuto comme Zhang Tai-Yan mais également d'autres techniques toutes aussi mortelles.
La série animée propose un changement radical d'environnement où les rues de Shanghai remplacent les immeubles délabrés. L'atmosphère se veut plus lumineuse par son folklore et les costumes traditionnels rajoutent au charme esthétique. Malgré une direction artistique séduisante, les épisodes se révèlent souvent bavards à l'instar du héros loquace qui fume la cigarette en permanence même lors de combats lui posant rarement des difficultés. La pire adversité venant de ces chefs de gangs dont les prothèses métalliques sont prétextes à des gags ridicules. Ce mélange pas très subtil fait que l'esprit de la saga perd son aura et que l'ensemble ne donne pas vraiment satisfaction.
Shin Hokuto No Ken (2003)
Produite par Toei Animation et réalisée par Takashi Watanabe, cette trilogie est tirée du roman Jubaku no Machi publié en 1996 au Japon et signé par le duo Tetsuo Hara/Buronson. Cette troisième aventure de Ken est une série d’OAV (Original Animated Video ou film animé destiné au circuit vidéo) de 3 heures mêlant le dessin 2D à un environnement en 3D. La technique évoluant avec le temps, il en résulte une animation plus fluide et un graphisme bien plus abouti.
Partie 1 : La forteresse idolâtre
Sanga règne en despote sur la contrée désertique de Lastland en gardant le contrôle total des sources d'eau potable de la région. Il se sert aussi de Doha, un jeune garçon qu'il fait passer pour un dieu prodiguant des miracles et auquel la population voue un véritable culte. Ken intervient pour sauver Toby d'une mort certaine et rencontre Sara dont la méthode de guérison lui est familière. La jeune femme est bientôt enlevée par Sanga qui veut en faire une nouvelle déesse. Ken va une nouvelle fois rendre justice.
Partie 2 : La technique interdite
Afin de trouver un remède pour le jeune Vista atteint d'un virus, Ken pénètre le territoire des Clifflanders réputé hanté par des démons sanguinaires. Ceux-ci se révèlent être des sentinelles disciples d'une technique ancestrale appelée Hokumon no Ken. Dans leur temple sacré, Ken ne tarde pas à découvrir leur secret. Pendant ce temps, un certain Seiji débarque dans la cité pour réclamer le trône vacant de Sanga.
Partie 3 : Tout le poids de la compassion
Ken revient à Lastland alors que la cité est mise à feu et à sang par une guerre sainte entre les fidèles du dieu Vista menés par Toby et les soldats de Seiji qui retient toujours Sara dans sa forteresse. Ken tombe dans un piège tandis qu'à l'extérieur, le fanatisme prend des proportions inquiétantes.
En dépit d'un côté esthétique soigné et plutôt lisse, l'histoire peine à trouver un semblant d'originalité et recycle certains éléments de la première série. En outre, le charisme du héros principal ne fonctionne pas et les personnages secondaires manquent d'épaisseur. Les combats considérés comme une marque de fabrique se révèlent courts ou vite expédiés. A l'inverse, les dialogues futiles et les plans répétitifs tentent vainement de pallier aux carences d'une intrigue bâclée. La tonalité sombre du manga a été écartée malgré une troisième partie assez sanglante qui esquisse une réflexion sur l'extrémisme religieux. La difficulté de se renouveler domine dans ce triptyque qui s'avère décevant sur plus d'un point.
Hokuto No Ken : La légende du véritable sauveur (2006-2008)
En 2004, Tetsuo Hara s'associe avec les mangakas Tsukasa Hojo (City Hunter, Cat's Eye), Ryuji Tsugihara (Restore Garage 251) et l'éditeur Nobuhiko Horie pour fonder la société North Star Pictures. Celle-ci produit une nouvelle version intitulée Fist of the North Star - La légende du véritable sauveur (Hokuto no Ken: Shin Kyûseishu Densetsu) qui se compose de trois longs métrages projetés dans les salles et deux OAV distribués dans le circuit vidéo.
2006 : Hokuto no Ken 1 : L'ère de Raoh (Hokuto no Ken Raoh Gaiden Junai-Hen / L'histoire de Raoh - Chapitre de la légende du martyr de l'amour) de Takahiro Imamura : Ken doit affronter le mégalomane Sauzer, auto-proclamé empereur du Nanto et qui a contraint son ami Shu à se sacrifier pour sauver des enfants-esclaves. De son côté, Raoh conduit son armée, secondé par le général Reina, une femme soldat et son frère Soga, tous deux amis d'enfance de Raoh.
2007 : La légende de Julia (Hokuto no Ken Yuria Densetsu / L'histoire de Julia) de H. Ueda : ce premier spin-off retrace l'enfance de Julia, sa première rencontre avec Ken, son enlèvement par Shin et l'intervention de Dharma du Nanto qui va sceller son destin. OAV.
2007 : Hokuto no Ken 2 : Les héritiers du Hokuto (Hokuto no Ken Raoh Gaiden Gekito-Hen / L'histoire de Raoh - Chapitre de la bataille acharnée) de Toshiki Hirano : Raoh ambitionne toujours d'être le gouverneur suprême mais se heurte à l'armée du courage qui protège le mystérieux et dernier général du Nanto tandis que Ken est maintenant prêt à livrer le combat final avec son frère aîné.
2007 : La légende de Toki (Hokuto no Ken Toki Densetsu / L'histoire de Toki - Chapitre de la légende de Toki) de Kobun Shizuno : ce second spin-off suit le parcours de Toki jusqu'à son affrontement avec Raoh. Aidé par Sara qui est médecin, le pacifiste utilise le Hokuto pour soigner les malades et fonde le village aux miracles mais il est bientôt incarcéré dans la forteresse de Cassendra. OAV.
2008 : Hokuto no Ken 3 : La légende de Kenshiro (Hokuto no Ken Kenshiro Densetsu / L'histoire de Kenshiro - Chapitre de la légende de Kenshiro) de Toshiki Hirano : ce film précède la première série et revient sur les origines du héros. Mortellement blessé par Shin, Ken est prisonnier dans une ville dirigée par un despote et prend conscience de sa destinée de sauveur.
Ce reboot est constitué de cinq films qui reprennent les principaux arcs de la série originelle en évacuant les intrigues secondaires et ajoutant de nouveaux personnages. Toutefois, l'ensemble témoigne du net essoufflement de la franchise et n'apporte rien de novateur à celle-ci. Seul le chapitre sur La légende de Kenshiro propose un récit totalement inédit et devrait satisfaire les fans de la première heure. Quant aux autres épisodes, ils provoqueront l'ennui ou le désintérêt en raison d'une forte impression de redondance avec l'original beaucoup plus développé sur le plan narratif.
L'UNIVERS ETENDU
En parallèle, la saga connaît un univers étendu grâce au format manga et la publication de séries dérivées dans le magazine Weekly Bunch Comics puis chez Coamix en 2007 : La légende de Raoh (5 volumes), La légende de Julia (1 volume), La légende de Rei (6 volumes) et La légende de Toki (5 volumes). Les versions françaises sont parues chez les éditeurs Asuka et Kazé Manga. En 2008, la société Satelight produit Hokuto no Ken : La légende de Raoh (Hokuto no Ken Raoh Gaiden Ten no Haoh), une série animée de 13 épisodes réalisée par Masashi Abe racontant la jeunesse de Raoul, son ascension et sa quête pour devenir le Ken-Oh (le roi du poing) avec l'aide de ses fidèles lieutenants Reina et Soga.
Deux versions parodiques et décalées paraissent également en manga avant d'être adaptées en série animée. La première, Hokuto no Ken: Ichigo Aji (goût fraise) en 2013 montre Sauzer qui vole la vedette à Ken. La seconde, DD Hokuto no Ken (2010-2016) situe les personnages dans un monde alternatif où la guerre nucléaire n'a pas eu lieu.
GALERIE HQ
Illustrations de Tetsuo Hara