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Dossier de
Fabien Rousseau |
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Les
aventures de héros du petit écran tels que Albator,
Capitaine Flam, Ulysse 31, Cobra ou la Force G de La Bataille
des planètes, ont bercé l'enfance de toute une
génération mais c'est le justicier de lumière
et d'acier, originaire du pays du soleil levant qui a marqué son époque
et lancé un véritable phénomène
culturel à la télévision, immortalisé par
des génériques ayant chanté ses louanges. |
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L'HISTOIRE |
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Avide
de pouvoir, le tyrannique roi Véga de Stykadès
lance la terrible Division Ruine afin de détruire la pacifique
planète Euphor. Survivant de cette apocalypse, le prince
Actarus parvient à s'emparer de la machine de guerre Goldorak,
un robot géant équipé d'une soucoupe porteuse.
Errant dans l'espace pendant plusieurs années, il arrive
sur Terre et devient le fils adoptif du professeur Procyon, dirigeant
un centre de recherches scientifiques. Il est embauché comme
palefrenier par Rigel, propriétaire du ranch du bouleau
blanc où il apprend à connaître ses enfants
Vénusia et Mizar. |
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Deux
ans plus tard, une horde d'envahisseurs extra-terrestres
installent leur base, le Camp de la Lune noire sur la face cachée
de la Lune dans le but de conquérir les ressources de
la Terre. Véga, le grand stratéguerre est entouré de
ses serviteurs, les
ambitieux commandant Minos (et son alter-ego féminin Minas),
général Hydargos et commandant Horos qui ourdissent
des plans machiavéliques et envoient des créatures
d’acier comme les Golgoths, les Anteraks ou les Monstrogoths. |
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Afin
de repousser ces attaques, Actarus prend les commandes de Goldorak
qui a trouvé refuge derrière un barrage situé sous
le centre. Le vaillant prince trouve d'abord un frère
d'armes en la personne d'Alcor, le pilote du frêle OVTerre.
Celui-ci est ensuite rejoint par Vénusia et Phénicia,
la sœur d'Actarus pour former la Patrouille des Aigles composée
de l'Alcorak, du Vénusiak et du Fossoirak. D'autres
engins comme l'Aquarak et le Cosmorak feront de courtes
apparitions pour venir prêter main forte dans les situations
cruciales. |
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LE CREATEUR |
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Né le
6 septembre 1945 à Wajima (Ishikawa), Go Nagai
est influencé dès son plus jeune âge par
le maître Osamu Tezuka, créateur d'Astroboy
et notamment en découvrant son manga Lost World. En
1965, il trouve sa vocation de mangaka en débutant
dans le magazine Shonen Sunday publié chez Mushi (le
studio d'Osamu Tezuka) avant de devenir l'assistant de Shotaro Ishinomori,
futur concepteur de San Ku Kai. Sa première histoire,
Meakashi Polikichi paraît en 1967 dans le magazine
Bokura édité chez Kodansha puis l'année
suivante, les éditions Shueisha publient dans
le magazine Shonen Jump, Harenchi Gakuen (L'Ecole
impudique) qui plaît aux lecteurs par son caractère
provocateur mais pas à la censure. Go Nagai décide
alors de créer sa propre société baptisée
Dynamic Productions (et sa filiale animation, Dynamic Planning)
en 1969. L'auteur alterne entre les personnages apocalyptiques
comme Devilman (1972) ou Violence Jack (1973) préfigurant
Ken le survivant, la cyborg Cutey Honey (1973) et la saga
des mechas avec Mazinger Z (1972), Great Mazinger (1974),
Getter Robo (1974) et UFO Robot Grendizer (1975). En 1980,
l'artiste imagine la série Bomber X inspirée
par les marionnettes des Sentinelles de l'air (Thunderbirds).
Dans les décennies suivantes, plusieurs de ses œuvres
marquantes connaîtront de nombreuses déclinaisons. |
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L'AUBE DU MECHA |
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Reconnu comme un pionnier du manga, Osamu Tezuka donne naissance à Astroboy en 1952. Dans ce conte futuriste, un enfant-robot pacifique abandonné par son créateur, est doté d'armes et de propulseurs pour se mettre au service de l'humanité et combattre toutes sortes de menaces. Le manga connaît une première adaptation en 1963 sous la forme d'une série animée en noir et blanc produite par Mushi Production, le studio fondé par Tezuka en personne. Grâce à la popularité de son personnage, l'auteur a ouvert l'ère de la robotique animée et poursuit avec Ambassador Magma (1965) qui suit les aventures du jeune Mamoru Murakami appelant trois robots-fusées (Magma le géant doré, sa femme Mol et son fils Gam) à l'aide d'un sifflet quand l'extraterrestre Goa envoie ses hordes attaquer la Terre. Le manga est également transposé dans un anime issu d'une collaboration entre P Productions et Terebi Doga. |
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Un autre mangaka, Mitsuteru Yokoyama a toutefois précédé Tezuka dans le genre du mecha avec Tetsujin 28-Go (1956) où le jeune Shotaro Kaneda, fils d'un scientifique se sert d'une télécommande pour guider son robot géant. La déclinaison pour le petit écran est développée en 1963 par Tele-Cartoon Japan. En 1967, Yokoyama imagine Giant Robo au canevas assez proche et cette fois, la version télévisée est confiée à la célèbre Toei Company. L'adolescent Daisaku Kusama pilote Giant Robo qui est construit à partir d'un métal vivant et lutte contre l'organisation secrète Big Fire. Cette idée de structure en métal vivant revient dans Astroganger (1972) créé par Tetsuhisa Suzukawa qui met en vedette Kentaro, l'enfant d'un savant et d'une extraterrestre, ayant la capacité de fusionner avec le robot via un faisceau d'énergie pour repousser les cruels Blasters venus d'une planète lointaine. La même année, la série d'animation voit le jour grâce au Studio Knack Productions. Le concept de symbiose avec la machine constituera d'ailleurs un élément narratif important dans la saga Evangelion. Après la période Go Nagai, le mecha continuera son évolution dans une galerie d'animes composée de Gundam (1979), L'Empire des Cinq (1982), Macross (1982), Voltron (1984), Patlabor (1989) ou Evangelion (1994). |
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DE GATTAIGER A GRENDIZER |
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L'origine de Grendizer vient d'une commande de la société Bandaï qui souhaite lancer une nouvelle gamme de jouets. En 1972, Toei Animation s'associe avec Dynamic Planning pour produire les 92 épisodes de Mazinger Z qui inaugure la trilogie mecha et présente Koji Kabuto (Alcor), l'héritier d'un robot-guerrier conçu par son grand-père scientifique. Sa mission est de repousser les monstres mécaniques du mégalomane Docteur Hell à la conquête du monde et dont l'un des serviteurs, le Baron Ashoura est un être androgyne préfigurant Minos. Le téméraire pilote est bientôt rejoint dans sa lutte par Sayaka Yumi et Boss qui manœuvrent Aphrodite A et Boss Robot (Béliorak). Deux ans plus tard, Tetsuya Tsurugi (Antarès), le frère adoptif de Koji prend la succession dans les 56 épisodes de Great Mazinger, un modèle plus perfectionné qui devient le rempart contre l'empire de Mykene, des envahisseurs venus du centre de la Terre. Leurs aventures se poursuivent dans une collection de crossovers incluant Devilman, Getter Robo ou Goldorak.
Diffusées sur Fuji TV, les séries sont plébiscitées par les jeunes téléspectateurs et sont également éditées au format manga chez Kodansha. Dans l'hexagone, 52 épisodes de Mazinger
Z sont doublés pour leur passage sur la chaîne M6 en 1989 tandis que Great Mazinger reste inédit. Plus récemment, Koji Kabuto a repris du service pour défendre l'humanité dans Makinkaiser, un modèle plus évolué apparu dans le jeu vidéo Super Robot Wars (1997) avant d'être le héros d'une saga animée depuis 2001. |
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En 1975, Go Nagai et Shozo Uehara scénarisent Uchu Enban Daisenso (La Guerre des soucoupes volantes en VF), le pilote d'une série constituant le dernier segment de la trilogie mecha. Réalisée par Yugo Serikawa, l'anime relate l'exil de Duke Fleed, prince de la défunte planète Fleed qui a dérobé le Gattaiger (Roboiser sans la soucoupe) à l'empire Yaban avant de prendre l'identité du fermier Daisuke Umon. Commandées par la princesse Telonna et Blacky (Hydargos), les forces armées de Yabarn retrouvent sa trace et revendiquent l'appareil en menaçant la Terre. Les personnages principaux sont presque tous déjà présents avec une apparence souvent différente à l'instar du mecha rouge qui présente un design assez primaire. Plus tard, l'intrigue de ce pilote sera recyclée pour l'épisode 72 (La Princesse amoureuse). |
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Suite à l'accueil
favorable du court métrage, la production de la série
animée est lancée où près de 600
personnes sont mobilisées. Go Nagai apporte des
améliorations sur le déroulement de l'histoire
et développe les personnages. La Toei souhaite faire revenir
les deux héros de Mazinger Z, Koji Kabuto (Alcor) et sa partenaire Sayaka Yumi pour prendre les commandes du Fossoirak mais Go Nagai
n'autorise le premier que si il devient un personnage secondaire
et s'oppose au retour du second. Pour élaborer les costumes
et les machines, l'équipe artistique est dirigée
par le dessinateur Kazuo Komatsubara (Albator 78 et 84) qui est
rejoint par Shingo Araki (Albator 84, Les Chevaliers du Zodiaque,
Ulysse 31). Celui-ci conçoit à partir du 49ème épisode,
un nouveau générique qui apparaîtra furtivement
en France. Ken Ishawa finalisera le design du robot cornu mesurant
30 mètres de haut, pesant 280 tonnes et forgé dans
un alliage appelé Gren. La réalisation est principalement
confiée à Tomoharu Katsumata et Masayuki Akihi.
Les musiques de fond sont composées par Shunsuke Kikuchi
qui signe aussi le générique chanté par
Isao Sasaki. Les 74 épisodes d'UFO Robot Grendizer sont
diffusés entre le 5 octobre 1975 et le 27 février
1977 sur la chaîne Fuji TV. Le public japonais n'est pas enchanté de voir leur héros Koji Kabuto en personnage secondaire et Grendizer devient la série la moins populaire de la trilogie. |
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En
1976, Toei Animation et Dynamic Planning produisent deux
hors série animées qui sont en fait des
crossovers directement distribués dans le circuit
vidéo.
Le premier est Goldorak contre Great Mazinger (UFO Robot Grendizer Tai Great Mazinger) réalisé par
Osamu Kasai où Véga envoie Barendos qui kidnappe
Alcor et s'empare de Great Mazinger dans un musée
pour le confronter à Goldorak. Alcor reprend ensuite
les commandes du robot pour faire équipe avec Actarus.
Dans L'Attaque du Dragosaure (Grendizer, Great Mazinger, Getter Robot G - Kessen! Daikaiju), le second mis en images par
Masayuki
Akei, Goldorak et l'Alcorak joignent leurs forces à Great
Mazinger, Getter Robot G et Boss Robot (Béliorak)
pour mettre hors d'état de nuire un monstre marin
ancestral né de
la pollution. Si le premier reste assez divertissant par
son concept de rassembler le duo original à forces égales
devant un ennemi commun, le second laisse la désagréable
impression d'un simple catalogue animé des mecha
de Go Nagai sans la moindre bribe de scénario. |
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DE GRENDIZER A GOLDORAK |
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Les circonstances de l'arrivée en France de Goldorak demeurent floues et d'une rare complexité car aucun document officiel ne vient confirmer les propos ou témoignages des différents protagonistes. Outre la question relative au mérite de la découverte, certains faits mettent en évidence la relation contractuelle entre Bruno-René Huchez et Jacques Canestrier concernant les droits de la série. Le premier était cadre pour la firme Marubeni (filiale française de la Toei Doga) et prend l'anagramme d'Huber Chonzu pour créer IDDH (International Droits et Divers Holdings) en 1977 qui lancera des programmes cultes comme Capitaine Flam, San Ku Kaï, X-Or ou Cobra. Le second est le directeur commercial de Telcia Films ayant co-produit avec le studio japonais Eiken, Oum le dauphin blanc créé par Vladimir Tarta et réalisé en 1971 par René Borg. Il fonde ensuite la société Pictural Films qui s'associe avec IDDH en 1977 pour conclure la vente du dessin animé auprès de Guy Maxence, le directeur des programmes et responsable de l'unité jeunesse d'Antenne 2. Le rôle de Canestrier ne s'arrête pas à la négociation puisqu'il s'occupe de la distribution et prend en charge la gestion des produits dérivés en collaboration avec le service commercial de la chaîne publique. Goldorak se révèle ainsi une excellente opération commerciale puisqu'il coûte quatre fois moins cher à l'achat qu'un dessin animé français. |
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Pour l'adaptation française, Canestrier contacte Interfilms dirigé par Jean-Pierre Steimer. Le doublage est supervisé par le comédien Michel Gatineau (la voix de Procyon) qui imagine le nom des personnages en s'inspirant des étoiles ou de la mythologie grecque ainsi que tout le lexique lié aux différentes armes et commandes. Un groupe de professionnels est recruté avec parmi eux, Daniel Gall (vf de Bill Bixby dans L'Incroyable Hulk) pour Actarus, Jeanne Val pour Vénusia, Jean-Claude Michel (vf de Clint Eastwood et Sean Connery) pour Minos ou Marc de Georgi pour Hydargos. Quant au terme Goldorak, Canestrier et sa fille de huit ans auraient fait un mélange des titres Goldfinger et Mandrake. Des modifications et des coupes sont opérées sur la version originale. Tous les titres et inscriptions japonais disparaissent ainsi que les teasers de 30 secondes annonçant le prochain épisode. En guise d'introduction, une image fixe tirée de l'épisode 41 (Le baptême du feu) est insérée avec un court texte dicté par Michel Gatineau. Autre exemple de changement dans la version française où Goldorak est dépeint comme une création de Véga alors qu'initialement, il est d'abord le fruit de la collaboration entre Véga et Euphor dans l'épisode 2 (Le prince d'un autre monde) avant de devenir une machine totalement fabriquée par Euphor dans l'épisode 25 (Les amoureux d'Euphor). |
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Quant au générique, Enrique Fort est engagé pour mettre en valeur la chanson écrite par Pierre Delanoé et rythmée par le compositeur Shunsuke Kikuchi qui sera rappelé pour illustrer musicalement les paroles des Goldies. Le lancement semble être en bonne voie mais le ciel s'obscurcit avec la nomination de Jacqueline Joubert à la tête de l'unité jeunesse d'Antenne 2. Cette dernière refuse de diffuser Goldorak qu'elle trouve horrible et violent, provoquant un litige avec Jacques Canestrier qui a investi dans cette production télévisuelle. Au final, Maurice Ulrich, le directeur de la chaîne valide la série pour une raison principalement économique et celle-ci se retrouve in extremis dans la grille des programmes de l'été avec l'espoir qu'elle passe inaperçue. |
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Goldorak prend son envol le 3 juillet 1978 dans l'émission Récré A2 présentée par Dorothée qui propose deux épisodes par semaine. Le temps est pluvieux et les jeunes téléspectateurs découvrent les exploits du "Robot des temps nouveaux" sur le petit écran. Le succès est inattendu : la direction reçoit des milliers de lettres plébiscitant la série animée qui pulvérise mois après mois, le taux d'audience des autres chaînes. Antenne 2 diffuse les 52 premiers épisodes en 1978 avant de proposer l'intégralité en 1980. Mais sa popularité engendre également des critiques assez virulentes. Le générique d'Enrique fait l'objet d'une polémique à cause du mot "race" détourné de son contexte par ses détracteurs qui n'hésitent pas à parler d'idéologie fascisante sans avoir vu un seul épisode. Bientôt, les associations, les journalistes et les sociologues alimentent la controverse sur l'influence soi-disant néfaste de l'animation japonaise sur les enfants. |
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L'engouement ne faiblit pas pour autant car les produits dérivés se vendent comme des petits pains à l'instar des jouets Mattel, distributeur français de Bandaï. La presse accorde une large place au géant cornu dans les publications Télé-Guide et Télé-Junior qui rassemblent les albums, les posters et un magazine mensuel pour le bonheur des plus petits. L'éditeur René Château s'engouffre dans ce tourbillon mercantile en s'associant avec Pictural Films pour concevoir un long métrage à partir des épisodes 1, 2, 4, 5 et 10 qui subissent quelques changements dans les dialogues et la narration. Le film sort le 4 avril 1979 dans les salles puis l'année suivante, Canal Junior édite une VHS intitulée Le Retour de Goldorak qui regroupe quatre animés s'ouvrant sur la chanson Goldorak et les deux Mazinger de Michel Barouille : Goldorak VS Great Mazinger et L'Attaque du Dragosaure sont accompagnés par deux hors séries issus de l'univers mecha de Go Nagai comme Great Mazinger VS Getter Robot et Mazinger Z VS Devilman. |
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Les paroles et les musiques restent aussi dans les mémoires. Enrique Fort entonne Accours vers nous puis Va combattre ton ennemi dans les 24 premiers épisodes avant d'être remplacé deux mois plus tard par Noam Kamiel avec Goldorak le Grand qui sera Disque d'or. En 1979, les Goldies (alias Jean-Pierre Savelli) chantent La légende d'Actarus et Le prince de l'espace. Pour la rediffusion de 1982, Lionel Leroy interprète Et l'aventure continue et La justice de Goldorak. Le dernier générique sera signé par Bernard Minet lançant son Goldorak Go pour le Club Dorothée en 1987. |
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IL TRAVERSE TOUT L'UNIVERS... |
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La
série se divise en trois parties chacune séparée
par un double épisode. La première présente
les personnages et installe le contexte. Actarus est dépeint comme un héros
traumatisé et mélancolique, guitariste à ses
heures perdues, qui doit concilier son activité rurale
avec son rôle de guerrier protecteur malgré ses convictions pacifiques. Dans le camp adverse, Minas
(plus réfléchie que son double Minos) et Hydargos élaborent
des stratagèmes aussi fourbes qu'ingénieux pour
dénicher le repaire secret du robot. Dans la seconde,
le valeureux prince voit Alcor et Vénusia, jusque ici
des faire-valoir, devenir de précieux alliés sauvant
la mise dans les situations extrêmes et s'impliquant dans
une cause commune qui renforce leurs liens fraternels et sentimentaux.
Dans le même temps, Minos et le scientifique militaire
Horos s'évertuent à exploiter les faiblesses de
Goldorak en perfectionnant leurs machines de guerre. La rivalité entre
chefs s'accentue lorsque leur souverain attend impatiemment des
résultats. La troisième confirme la place de Phénicia,
la sœur d'Actarus au sein de l'escadrille des Aigles et
marque le déclin progressif de l'empire de Véga
qui veut accélérer la conquête de la planète
bleue en établissant une base sous-marine. |
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Goldorak
a conquis son statut culte en ouvrant une large voie à la
japanimation sur les chaînes
françaises. L'épopée de science-fiction
propose des épisodes pourvus d'un rythme dynamique,
ménageant le suspense et traversé par quelques moments d'émotions
tout en bénéficiant
de nombreux thèmes
musicaux qui varient selon les circonstances. La mise
en images emprunte régulièrement au langage
cinématographique à travers
l'emploi d'effets de style tels que le zoom, le ralenti ou le plan arrêté, des procédés qui renforcent l'impact dramatique. Certes,
les intrigues donnent parfois une impression de redondance
en raison d'un schéma narratif bien défini
amenant au traditionnel affrontement final mais cette lacune
s'améliore au fil des saisons même
si la dernière
partie recycle d'autres histoires ou opte pour la facilité (les
animaux cybernétisés) avant de s'orienter
vers un dénouement précipité pour
la série.
Le récit aurait par exemple gagné de l'épaisseur
en s'attardant davantage sur le passif de la planète
Euphor dont le sort funeste renvoit aux bombardements d'Hiroshima et Nagasaki ayant engendré un véritable traumatisme dans l'histoire du Japon. |
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Néanmoins, les personnages emportent
immédiatement l'adhésion du jeune téléspectateur
notamment le charismatique Actarus qui se retrouve face à des vilains manichéens
ou des adversaires qui s'avérent
plus complexes voire pour certains en quête de rédemption.
Cette diversité et
les combats épiques avec des monstres "godzillesques" apportent
un cachet supplémentaire pour l'aspect divertissement.
A l'époque, la série fut jugée violente
mais paraît bien inoffensive actuellement au regard
des productions diffusées par la suite.
Enfin, un atout non négligeable se révèle
sur le plan vocal où la qualité du doublage
français
confère une véritable présence
aux protagonistes qu'ils soient principaux ou secondaires. |
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LA SERIE EN DVD/BLURAY |
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Pendant
plusieurs années, le litige a porté sur les droits
d'auteur entre Dynamic Planning (la compagnie de Go Nagai)
et les studios Toei Animation qui ont adapté le concept
pour la télévision. La situation juridique s'est
enfin débloquée durant le premier semestre 2004
avec la sortie de deux coffrets DVD japonais regroupant l'intégralité de
la série, un livret explicatif et des bonus avec génériques,
galeries d'images, spots promotionnels et du matériel
inédit. En
France, Déclic Images et Manga Distribution ont tenté de
vendre en 2005, une édition DVD qui a été reconnue
illégale. Les illustrations étaient l'œuvre
de Jérôme
Alquié qui avait réalisé quinze jaquettes
horizontales chacune sur un épisode précis. Entre
2013 et 2015, AB Vidéo a officiellement publié dans
les formats DVD et Blu-ray, la totalité des épisodes
proposant les versions originales et non censurées avec
une remasterisation de l'image et du son. L'éditeur a également
sorti La Collection des films Mazinger en DVD, une compilation de
sept
animés qui inclut La Guerre des soucoupes volantes,
Goldorak contre Great Mazinger et Goldorak, Getter Robot G,
Great
Mazinger
contre le Dragonosaure. Si le premier est inédit en version
française,
les deux autres sont présentés avec un nouveau doublage. |
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LES EPISODES |
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LES MANGAS |
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En parallèle de la diffusion de la série animée sur Fuji TV, Go Nagai écrit une version plus sombre illustrée par Gosaku Ota qui paraît dans le magazine Boken Oh chez Akita Shonen entre octobre 1975 et novembre 1976. Dans cette mouture, certains protagonistes sont moins nobles à l'image d'Alcor et de Procyon dont les conduites morales sont plutôt douteuses au point qu'Actarus se sente trahi et menace l'humanité de représailles. Plus inattendu, Horos s'affiche comme un fervent défenseur de l'environnement tout en conservant sa haine pour les terriens. Le message écologique est donc plus marqué notamment par le spectre du nucléaire qui plane en permanence. |
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Go Nagai et Gosaku Ota viennent conclure cette continuité avec un arc narratif totalement inédit qui s'aventure sur le terrain de la trilogie Mazinger. Actarus et ses amis reçoivent un message d'Hadès, l'empereur démoniaque de Mykenes (l'adversaire de Great Mazinger) qui souhaite une alliance contre Véga tandis que Sayaka Yumi (l'héroïne de Mazinger Z) intègre la valeureuse équipe. L'intrigue s'oriente alors vers une variation du mythe de l'Atlantide et un allié ancestral émerge pour prêter main forte dans le final dantesque du manga. |
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Dans l'intervalle, Go Nagai collabore avec Ken Ishikawa pour un crossover avec les autres mecha publié de janvier à avril 1976. Dans la première partie, Goldorak se retrouve face à Great Mazinger et Mazinger qui sont pilotés par Alcor et son frère Antares sous l'emprise d'un scientifique de Véga. La seconde est beaucoup plus violente car les trois héros doivent stopper le cruel commandant Barendos qui n'hésite pas à sacrifier des otages humains pour arriver à ses fins. Sorti à la même période, l'anime Goldorak contre Great Mazinger s'avère être une version condensée et plus édulcorée des deux histoires du manga. |
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Go Nagai scénarise et illustre également un autre manga plus modéré pour TV Magazine édité en juin 1976 par Kodansha. En mars 1977, Go Nagai fait appel au dessinateur Yu Okazaki pour mener à terme le projet. Le récit propose des changements assez mineurs qui concernent l'arrivée d'Actarus sur Terre, ses retrouvailles avec Phénicia et les circonstances de la mort d'Hydargos. Une ellipse se glisse toutefois dans la narration où la formation de la patrouille des Aigles est évacuée de manière surprenante. Moins répandue, la série d'Eiji Imamichi (1975-1977) publiée chez Tokuta Shoten privilégie l'humour où certains passages montrent Procyon pilotant Great Mazinger ou des Golgoths qui se lamentent sur leur triste sort. |
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A l'occasion des 40 ans, Go Nagai s'attelle à un reboot de UFO Robot Grendizer qui débute en septembre 2014 dans le mensuel Champion Red édité par Akita Shoten avant l'intégrale en avril/septembre 2015 chez Dynamic. Dans cette relecture moderne, Daisuke Uryu (Actarus dont l'apparence a totalement changé) est un jeune étudiant qui a oublié son origine extraterrestre. Alors que l'armée de Véga attaque, sa sœur Maria Flora (Phénicia) revient pour lui remémorer sa véritable identité, celle du prince Luke Fleed. Luke et Maria vont prendre les commandes de Grendizer Giga et Florian Beet, un robot géant féminin pour mener le combat contre les Ogres et les Trolls, des machines de guerre envoyées par Véga. Ils sont bientôt rejoints par Yuji Daimon (Alcor), le fils du professeur Daimon (Procyon). |
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En France, les mangas de Go Nagai, Yu Okazaki, Ken Ishikawa et Gosaku Ota sont arrivés très tardivement et les versions françaises sont finalement sorties chez l'éditeur Dybex en 1998 avant les éditions complètes de Black Box en 2015. Quant au reboot, l'intégrale de Grendizer Giga est parue chez Black Box en 2018. |
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